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Salah Issaâd, réalisateur et producteur, à L’Expression

«Content d’avoir produit un film palestinien primé en Algérie»

Présent au festival d'Annaba du film méditerranéen, le réalisateur de «Soula» nous parle ici de l'objet de sa participation, la semaine dernière, à la quatrième édition de ce festival où il a reçu un prix, en tant que producteur, de son actualité et projets...

L'Expression: On vous connait comme le réalisateur de «Soula», vous êtes au festival d'Annaba du film méditerranéen, cette fois en tant que producteur du film court-métrage palestinien «Sokrania 59» d'Abdallah El Khatib qui a reçu d'ailleurs la Gazelle d'or du meilleur court métrage. Un mot d'abord sur cette consécration et pourriez-vous nous parler de votre rencontre avec ce jeune réalisateur?
Salah Issaâd: Pour le prix, tout ce que je peux dire c'est que je suis content, même si je préfère me définir comme réalisateur, là je suis obligé de me définir en tant que producteur. Je suis content de produire un film palestinien qui est primé ici en Algérie. Sinon, c'est le projet du réalisateur palestinien Abdallah El khatib. À la base, je suis réalisateur, je produis ce que je réalise, sauf qu'il y a deux ans de cela, j'ai rencontré Abdallah au festival de Amman où je présentais mon premier film «Soula» qui était en compétition et lui, il avait son premier documentaire «Little Palestine, Journal d'un sège», qui était en compétition. On s'est rencontré, on est devenu amis. Lors de ce festival, mon film avait remporté le Grand Prix du meilleur film fiction et lui, le titre du meilleur film documentaire. On s'est revu deux mois après à Paris, juste pour parler de scénario et de nos projets respectifs et il m'a parlé d'une idée d'un documentaire qu'il avait commencé à tourner, mais il n'avait pas assez de matière pour le monter. Je lui ai proposé donc de le faire en fiction et c'est là, où l'aventure a commencé. J'ai ainsi produit avec mon frère Taki, son premier film de fiction court qui est «Sokrania 59», qui était ici en compétition à Annaba et qui a eu le Prix du meilleur court métrage. On a continué à travailler ensemble et à développer d'autres projets. On développe en ce moment un long métrage qu'on a déjà commencé à tourner, en plus d'un autre qui est sélectionné à Cannes et qui porte le titre de «Refuge». On va le présenter à la Fabrique du cinéma de l'Institut français.

De quoi parle le film que vous allez présenter à la Fabrique de cinéma au festival de Cannes prochainement?
C'est un film qui m'intéresse énormément par ce qu'il possède un mood qui est très proche de mon film « Soula». Cela parle d'une jeune maman, divorcée et qui essaye d'avoir l'asile politique en Allemagne. Elle se retrouve dans un camp de réfugiés pour femmes. Elle aura beaucoup d'obstacles pour obtenir son asile. J'essaye donc d'accompagner Abdallah en tant que producteur, même si je préfère me présenter en tant que réalisateur...

Justement, qu'en est-il du réalisateur que vous êtes aussi?
On peut dire que c'est un mal pour un bien. Je suis réalisateur et producteur à la fois. Une fois que je produis, ça va un peu muscler ma société de production algérienne et française, mais ça va me permettre à moi aussi de trouver des financements pour mes propres films. D'ailleurs, j'ai un long métrage fiction en voie de développement, en ce moment et que j'espère tourner, en début 2025. Il s'appelle «Dogmas». C'est l'histoire d'une déchirure familiale entre deux frères, l'un rejoint l'armée et l'autre, le groupe islamique armé. C'est un affrontement entre deux frères, dans le contexte qu'on a tous connu, celui de la décennie noire, en Algérie. J'essaye de développer d'autres projets, à droite et à gauche et en même temps, ça m'aide pour avoir du recul sur mes projets. Parce que, le fait de se lancer dans d'autres projets, fait que je n'ai pas touché, par exemple, à mon scénario depuis neuf mois et là, ça m'a aidé à développer d'autres scénarios, autres que les miens. Ça me donne plus de recul, en vue d'améliorer mon script et en terme de production de pouvoir, comme je l'ai dit, de muscler ma société de production pour que je puisse mettre en place la bonne stratégie de production pour les films que je produits, que ce soit ceux que je réalise ou d'autres talents.

Vous en avez pensé quoi du festival d'Annaba?
Franchement, je pense que c'est difficile de relancer une nouvelle édition après cinq ans de rupture. Là, j'ai essayé de suivre les six premiers jours du festival et les échos étaient très positifs malgré les problèmes d'organisation mais, pour une reprise, je ne peux que les encourager et leur souhaiter le meilleur pour les prochaines éditions. Ce qui est sûr d'ailleurs, c'est que la programmation était vraiment bien. J'avais peur qu'il y ait des problèmes techniques en terme de projections, heureusement que ces dernières ont été honorées et le public était là, les salles étaient combles. On avait un jury cinq étoiles. Je ne peux qu'être fier de voir ce festival rayonner de cette manière là et j'espère que les éditions à venir seront meilleures que celles- là...

Un mot sur votre participation au niveau des ateliers...
Je suis venu pendant le festival, un peu tardivement, mais j'ai intervenu aussi dans le cadre des ateliers de réalisation. Abdallah a aussi a animé l'atelier de réalisation avec un groupe d'une vingtaine de jeunes qui veulent être cinéastes et ces derniers, apparemment ont beaucoup aimé! L'Algérie a pu profiter de l'expertise d'un talent palestinien qui a un regard autre que le regard d'un Algérien mais, en même temps, qui est similaire. d'ailleurs, on va y aller au festival d'Imadghassen de Batna, la semaine prochaine, pour animer un autre atelier...

Quelle est aussi votre actualité en ce moment?
On part à Batna pour continuer aussi le tournage d'un film, le reste se fera dans les studios en France, cet été. Ce sont des séquences d'un film d'Abdallah El Kahtib qui parle du siège de la Palestine pendant la guerre. Il s'appelle «histoire d'un siège», pour l'instant.

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