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Au-delà des dégâts causés à la ville de Mila

La vieille cité berbéro-romaine dévastée par le séisme

Et si la casbah d’Alger et autres sites subissaient le même sort, que resterait-t-il de notre patrimoine culturel, cultuel et historique ?

La secousse tellurique de 4.9 sur l'échelle de Richter qui a frappé la ville de Mila, hier, à 7h15, a également touché la vieille cité berbéro-romaine. Cette ville numide, qui a résisté pendant des siècles aux différentes invasions des Romains, des Vandales, des Byzantins et des arabo-musulmans se trouve aujourd'hui en ruines.
Au-delà des dommages considérables, souvent causés par les séismes aux villes et agglomérations habitées, il serait circonspect de s'interroger sur les dégâts irréversibles subis par les vestiges romains et autres nom-
breux sites dans notre pays.
Ces vestiges romains, byzantins, arabes, numides ou autres, sont les témoins des nombreuses «civilisations» qui ont pénétré dans notre pays. Ils sont, hélas «irrécupérables». On ne peut en effet reconstruire fidèlement des localités de cette époque, il en sera de même pour les futures générations de se poser la question si de telles catastrophes se produisaient et détruisaient ce précieux patrimoine, plusieurs fois séculaire.
Ainsi, après le séisme qui a «ravagé» la vieille Milève, abritant des ruines de plusieurs civilisations, qui a été l'un des quatre grands «castellum» (fortins militaires) qui assuraient la protection de Cirta Régina, aujourd'hui Constantine ou la «Reine des céréales et du lait». Cette ville des Berbères Kotama a pendant longtemps assuré l'alimentation de ses habitants et contribué amplement à l'approvisionnement de Rome en blé d'où la surnom de la Numidie «grenier de Rome».
Fondée pendant la période néolithique, la ville de Mila a été l'une des plus importantes cités du roi berbère Massinissa qui fut le premier souverain de la Numidie unifiée. Elle a inspiré plusieurs historiens, dont Polybe qui a écrit: «Milev a été d'abord une forteresse qui protégeait Cirta, mais elle n'a cessé de s'élargir pour lui être comparable». D'autres figures religieuses de l'église anti-donatisme dont Optat, évêque de Milev, ont joué un rôle d'une certaine estime dans l'histoire de cette ville millénaire.
Il est à rappeler aussi que Mila abrite la première mosquée construite en Algérie, 48 ans après la mort du prophète (Qsssl), par Abou El Mouhadjer Dinar. Elle demeure toujours debout même si elle n'est plus fonctionnelle de nos jours.
«Cette ville est pour nous ce que Rome est pour les Italiens, nous y tiendrons jusqu'à notre dernier souffle», se confie Athmane, un des habitants du Vieux Mila, et d'ajouter: «Ce séisme a certes dévasté notre vieille ville, mais cela n'altèrera en rien les liens profonds que nous entretenons avec cette ville millénaire. Il s'agit d'un héritage culturel que nous devons protéger à tout prix.»
Malheureusement, malgré cela, aucune intervention ni aucun signe de la part du ministère de la Culture et des Arts, pour évaluer les dégâts, n'a été enregistré, ce à quoi réplique Athmane: «C'est bien d'insister sur ce point, admet-il, mais il faut d'abord sauver les familles qui n'ont plus de toit et se tourner ensuite vers la restauration et l'exploitation de ce grand site culturel. En réalité, sans être pessimiste, dira-t-il, Mila a toujours souffert d'une certaine marginalisation», regrette Athmane.
Ce questionnement vient à point nommé en ce qui concerne le devenir des nombreux sites et vestiges culturels et autres disséminés à travers tout le territoire national, après des catastrophes pareilles, qui risquent d'effacer un pan de notre histoire dans nos mémoires. Nous pensons aux vieilles cités qui ont été témoins de civilisations diverses qui ont marqué leur existence.
Ainsi, la médina d'Alger, ou la Casbah, est en train de dépérir et de se consumer inexorablement faute d'une restauration digne de ce nom. Que de fois des programmes d'entretien et de restauration ont-ils été décidés par les autorités publiques? Des capitaux considérables ont été engloutis par ces projets menés par «d'autres gens» qui sont loin de l'histoire de la «Mahroussa», construite par un certain Ibn Ziri.
La vieille ville a résisté à maints assauts, en sachant garder son invulnérabilité à travers les siècles. Que deviendra-t-elle si elle est en partie «détruite» par un important séisme car se trouvant sur la ligne sismique qui longe le littoral du pays? Existe-t-il un plan spécial de sauvetage, de restauration? nombreux «petits palais», historiques pour nombre d'entre eux, qui s'y trouvent ont-ils été consolidés et renforcés pour résister à un séisme d'une certaine magnitude? Autant de questions sur lesquelles doivent se pencher ceux qui travaillent sur la sauvegarde de notre patrimoine culturel, cultuel et historique.

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