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Fahem Mohand-Saïd

Le chanteur qui a «démasqué» l’amour

Il est l’un des chanteurs kabyles qui ont véritablement marqué leur temps par leurs voix, leurs chansons, voire même par leurs textes originaux qui se distinguaient par une touche d’audace qu’on retrouve rarement à ce jour.

«Snat snat», est une chanson phare de Fahem qui a ébranlé les mélomanes lors de sa sortie au milieu des années quatre-vingt. C'est le genre de chansons qui propulsent son auteur, en un laps de temps sans que l'on puisse expliquer objectivement pourquoi. Car les belles chansons, Fahem en avait composé bien d'autres avant la sortie de «Snat snat». Mais c'est cette dernière qui lui a permis de signer son plus grand succès depuis ses premiers pas dans la chanson. Avec l'album comportant ce titre, Fahem a réussi à conquérir un plus grand nombre de fans, venus s'ajouter à ceux qui avaient déjà été gagnés par ses précédents albums.
Né en 1954, Fahem appartient à une génération d'artistes ayant réussi à donner un coup de fouet à la chanson kabyle et à hisser cette dernière à son plus haut niveau comme Chérif Hamani, Matoub Lounès, Amour Abdenour, Boudjemaâ Agraw, Hamidouche, Farid Ferragui, Rahim, etc.
Fahem est à la fois interprète poète et composteur de musique. Il parvient à manier les trois à la perfection.
Thématique amoureuse
L'innovation sur le plan thématique est son point fort. Musicalement, il est resté fidèle au style folklorique kabyle qu'il a enrichi avec des mélodies exquises, harmonieuses et nostalgiques.
Fahem aurait pu poursuivre paisiblement la carrière d'enseignant qu'il avait entamée au début des années soixante-dix dans un village de la Haute-Kabylie et dans la capitale. Mais son amour pour la chanson, son talent aussi, ont fait qu'il a vite troqué son premier métier contre sa véritable passion. L'une de ses toutes premières chansons, l'une de ses meilleures aussi, c'est celle portant pour titre «À Zahia». C'est cette dernière qu'il a choisie d'interpréter lors de son passage à la célèbre et mythique émission radiophonique «Ighenayen n uzekka» que diffusait la radio chaine II à l'époque et qui était animée par le ténor Chérif Kheddam.
Dans cette chanson, Fahem aborde, avec une audace inhabituelle à l'époque, la thématique amoureuse. Il use de mots et d'expressions crus et directs afin de décrire ses sentiments et sa relation.
À l'instar d'El Hasnaoui avec Fadhma, Fahem est allé jusqu'à «rendre public» le prénom de la bien-aimée à laquelle est dédiée cette chanson «Zahia». Fahem gardera le même cap tout au long de sa carrière.
Il poussera même le bouchon plus loin concernant le chapitre des chansons d'amour à une période où la société n'était pas du tout disposée à accepter et à tolérer un tel franc-parler fut-il dans des chansons. Durant toute sa carrière artistique, Fahem n'a pas cessé d'être fidèle à son style poétique et musical. C'est un choix fait sciemment depuis le début de sa carrière.
Parcours artistique flamboyant
Fahem a décidé de dire tout haut ce que la majorité ressent et pense tout bas concernant tout ce qui a trait à la relation amoureuse et à la relation, très complexe, entre l'homme et la femme au moment où les tabous tenaient en tenaille la société qui en souffrait, engendrant ainsi des frustrations dont les conséquences se faisaient ressentir dans les échecs cuisants de la vie conjugale.
La carrière de Fahem a été aussi marquée particulièrement par la sortie d'une autre célèbre chanson, ayant fait un tabac, également. Il s'agit de la chanson intitulée «Yelli».
L'artiste y décrit les conséquences du divorce sur les enfants. Il y dépeint avec précision les émotions ressenties par le père et la mère concernant le sort incertain de leur fille suite à l'explosion du couple et du foyer conjugal.
Cette chanson a été l'une des étapes les plus glorieuses de la carrière de Fahem en dépit de son aspect mélancolique indéniable.
Malgré un parcours artistique flamboyant, Fahem a toujours gardé les pieds sur terre. Il ne s'est jamais départi de sa modestie même au summum de sa gloire. Il a pris du recul depuis quelque temps. Ses fans continuent à déguster avec un réel et un égal régal ses chansons inoubliables comme: «Ithri igenwan», «Hkigh-as», «À lmuja», «nebgha anezhu», «À yaneznaz» «eAd-ddugh...» Réécouter Fahem à tout moment, nous rajeunit et nous fait rappeler, qu'un jour, un regard suffisait pour nous ébranle,voire dévier notre destin de sa trajectoire.

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