Les premiers convois de fer brut arrivent

La Société nationale de transport ferroviaire (Sntf a lancé, samedi dernier, l'opération d'acheminement de fer brut vers le complexe sidérurgique de Bellara à El Milia, via la voie ferrée reliant le port de Djendjen et le groupe sidérurgique Algerian Qatari Steel (AQS). Le processus a été lancé après des essais techniques menés sur cette ligne s'étendant sur un linéaire de 50 km. Les premières cargaisons de fer brut ont été transportées dans des wagons du premier train dédié à cette opération, depuis le port de Djendjen. Pour ce faire, des réunions techniques ont été tenues auparavant entre les responsables du port de Djen Djen et des cadres de la Société nationale des transports ferroviaires, de la société Algerian Qatari Steel ainsi que de l'Agence nationale d'études et de suivi de réalisation des investissements ferroviaires.
Dans une première étape, deux trains d'une capacité de 60 wagons seront programmés quotidiennement, avec une capacité de fret estimée à 3.000 t/j. Le programme annuel convenu entre les deux parties devrait atteindre, dans sa première phase, deux millions de tonnes, avec une possibilité de l'augmenter à trois millions de tonnes, selon l'évolution des conditions d'exploitation de la ligne ferroviaire reliant le port et le complexe du fait que le minerai de fer brut est importé de l'étranger. La mise en service de cette ligne ferroviaire permettra d'approvisionner le complexe sidérurgique de Bellara en minerai de fer brut.
Elle permettra également de diminuer le nombre de rotation et l'utilisation de camions de transport. Au-delà, elle allègera la pression sur la route reliant Jijel et Milia, outre son impact positif sur l'environnement de la région. Ainsi, la réduction de l'utilisation des camions va du coup améliorer la fluidité du trafic à l'intérieur du complexe et assurer la disponibilité de la matière première pour les unités de production, qui vont pouvoir tourner avec aisance. Pour rappel, cet autre fleuron de l'industrie sidérurgique qui vient compléter l'emblématique complexe Sider d'El Hadjar (Annaba), est le fruit d'un partenariat économique interarabe entre l'Algérie et le Qatar. Implanté dans la zone industrielle de Bellara, commune d'El-Milia, les travaux de ce complexe ont été lancés en mars 2015.
Après deux ans de retard, l'entité économique a été pleinement opérationnelle en novembre 2019. D'un coût de plus de 2 Mds USD, le complexe compte 10 unités, dont une unité de réduction directe, trois laminoirs, deux fourneaux, une station de gaz naturel, un transformateur électrique, une usine de chaux et une unité de traitement de l'eau. Pour un partenariat 49/51% entre l'entreprise Sider, le Fonds national d'investissement (FNI) et Qatar steal international, le complexe a débuté son activité avec une capacité de production annuelle de
2 millions de tonnes de fer destinés à la construction avant de passer à 5 millions de tonnes. Jusqu'à la fin octobre 2021, la production a atteint 1,1 million de tonnes. Un chiffre porté au terme de l'année 2022, à 1,3 million de tonnes dont 80% pour le marché local, les 20% restants destinés à l'exportation vers l'Europe, l'Afrique, l'Asie et l'Amérique pour une valeur de 150 millions de dollars. Au titre du même exercice, le complexe de Bellara a exporté 100.000 tonnes de produits
ferreux au cours des 4 premiers mois, pour une valeur de 75 millions dollars.
Au cours de la même année, le complexe a exporté entre 250.000 et 300.000 tonnes de billettes et de fil de fer pour une valeur oscillant entre 220 millions et 250 millions dollars. Les principaux produits exportés sont les billettes d'acier et les fils de fer, entre autres.
Ces exportations effectuées par le complexe s'inscrivent, rappelons-le, dans le cadre de la politique de l'État visant à promouvoir les exportations hors hydrocarbures.