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Sahel

En un combat douteux


Au moment même où la Cedeao se résigne à lâcher du lest en levant les sanctions infligées au Niger, comme à ses partenaires du Mali et du Burkina ainsi qu'à la Guinée, voilà que Niamey annonce la décision de mettre fin à la coopération militaire avec les Etats-Unis. Ce n'est pas là une démarche banale car elle traduit de profonds bouleversements dans la région sahélienne où, presque en parallèle, le fléau du terrorisme s'intensifie depuis que la France a dû plier bagage. Il y a quelques mois à peine, les chefs militaires des trois pays concernés par ces enjeux ont adressé à la Cedeao une «notification formelle» quant à leur décision commune de quitter l'organisation régionale, provoquant par-là même un véritable séisme dans ce qui fut un bloc plus ou moins homogène, sous la férule française que constitue le franc CFA. Depuis, la Cedeao a mis beaucoup d'eau dans son vin et cherche par tous les moyens à freiner une mécanique dont les conséquences sont plus désastreuses qu'il n'y paraît. Et pour cause, les trois pays que sont le Mali, le Burkina et le Niger, non contents de se retirer de l'organisation, récusent le délai prévu par les textes, à savoir une année pour que leur retrait devienne effectif. À leurs yeux, il s'agit d'une sortie immédiate et avec la porte qui claque, de surcroît. À considérer les différentes étapes patiemment parcourues par Bamako, Ouagadougou et Niamey depuis les putschs entre 2020 et 2022, on voit bien qu'il s'agit là d'une démarche et d'un agenda mûrement réfléchis. Les premiers signes annonciateurs ont commencé avec l'abandon du G5-Sahel, puis l'éjection fracassante de la force militaire française Barkhane, en place depuis une décennie, suivie de celle de la force européenne Takuba et, pour finir, le départ contraint et forcé de la Mission des Nations unies (Minusma). Le Mali, le Burkina et le Niger qui ont scellé, entre-temps, une alliance militaire dite du Sahel et nourrissent l'ambition d'en faire également une alliance économique passent donc à une étape suivante qui devrait voir prononcée la fin du franc CFA. La situation n'est pas pour autant assurée car il reste le Tchad où la France et, avec elle, les Etats-Unis, gardent quelques assurances pour d'éventuels lendemains meilleurs. Paris mise le tout pour le tout sur Mahamat Deby Itno, même si celui-ci a donné des sueurs froides avec un voyage surprenant à Moscou, voici quelques mois. En outre, la menace terroriste constitue, bel et bien, un levier puissant pour maintenir la région sahélienne dans un combat douteux. Il n'empêche, la volonté des peuples est manifeste et il serait vain de croire que les juntes en place sont sorties du néant alors même qu'elles incarnent, plus ou moins, une légitime aspiration à une réelle souveraineté.

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