{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

La CEDEAO va déployer 130 observateurs pour l’élection au Sénégal

Macky Sall le «bâtisseur» laisse une démocratie lézardée

Macky Sall quittera la présidence après l’élection du 24 mars. En 12 ans, il a changé le visage de ce pays de 18 millions d’habitants à coups de grands travaux menés par l’Etat et le privé, sénégalais ou étranger.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) va déployer une mission d'observation électorale au Sénégal de 130 membres dirigée par l'ancien Sous-secrétaire général des Nations unies, le nigérian, Ibrahim Agboola Gambari.»Dans le cadre de la tenue de l'élection présidentielle du 24 mars au Sénégal, la Commission de la CEDEAO déploiera une forte délégation de 130 observateurs sous la direction du professeur Ibrahim Agboola Gambari, ancien sous-secrétaire général des Nations unies et ancien ministre des Affaires étrangères du Nigeria», a précisé l'Organisation régionale dans un communiqué. La Commission de la CEDEAO déclare suivre l'évolution de la situation politique au Sénégal en se félicitant notamment de la promulgation d'une loi d'amnistie dans le pays qui s'apprête à élire le 24 mars un président de la République en remplacement de Macky Sall. Elle lance ainsi un appel à toutes les parties prenantes du processus électoral à faire du Sénégal le vrai gagnant de l'élection, les invitant à prôner et donner la priorité à la tolérance, à la paix et à la réconciliation à travers des propos et des actes pacifiques. Lundi dernier, le nouveau Premier ministre sénégalais Sidiki Kaba avait assuré que la logistique était prête pour la présidentielle du 24 mars, indiquant devant la presse que chacun des 19 candidats avait droit à la protection rapprochée d'au moins deux policiers. Le Sénégal a traversé plus d'un mois de crise après l'annonce, le 3 février par le chef de l'Etat Macky Sall, du report de la présidentielle initialement prévue le 25 février. Après un flottement qui a alarmé l'opinion nationale et une partie de la communauté internationale, la date de l'élection a été fixée la semaine dernière au 24 mars, avant l'expiration du mandat de Macky Sall le 2 avril. Macky Sall quittera la présidence après l'élection du 24 mars. En 12 ans, il a changé le visage de ce pays de 18 millions d'habitants à coups de grands travaux menés par l'Etat et le privé, sénégalais ou étranger. Mais un Sénégalais sur trois au moins continue de vivre dans la pauvreté. Le pouvoir a tenté tant bien que mal de contenir des crises multiples. Et trois dernières années d'agitation, avec des dizaines de morts et des centaines d'arrestations,
ont assombri le bilan.
Le report de dernière minute de la présidentielle a encore accru la défiance entre une partie de la population et ses dirigeants. M. Sall s'est retrouvé accusé de dérive autoritaire. Ces dernières semaines, il s'est montré tour à tour fatigué de la présidence et piqué au vif par les attaques et les slogans «Macky Sall dictateur». «Le Sénégal est un véritable Etat de droit. J'ai refusé d'être tenté par un troisième mandat. Je suis un démocrate». Lui et ses partisans vantent son action de bâtisseur. «Le pays dont j'ai hérité était véritablement vétuste» mais il a connu en 12 ans une «transformation structurelle», a-t-il déclaré. Il a créé une ville nouvelle, Diamniadio, près de Dakar, vitrine d'un grand plan pluriannuel de développement. Il a à son actif un train rapide entre Dakar et sa banlieue, des aéroports, des autoroutes, des hôpitaux. Sa présidence a presque fait oublier les coupures d'électricité. De ce point de vue, Macky Sall «a un bilan qui lui permet d'entrer dans l'histoire du Sénégal», a dit le philosophe Souleymane Bachir Diagne, qui déplore une «sortie ratée» avec la décision «inexplicable» de reporter la présidentielle. Les salaires ont augmenté ainsi que les aides destinées aux pauvres. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté a diminué de 5% entre 2011 et 2018/19, selon l'Agence nationale de la statistique (ANSD). Mais elle reste estimée à 37,8%, dit l'ANSD. Les inégalités ont à peine diminué, dit-elle.
Le Sénégal sous Macky Sall a accusé le coup de chocs successifs, la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, les restrictions à l'importation de céréales en provenance de la région ou du riz en provenance d'Inde. La croissance soutenue pendant des années a marqué le pas avant de reprendre, jusqu'à être projetée à un niveau inégalé de 9,2% en 2024 grâce aux premières retombées attendues de l'exploitation du pétrole et du gaz. L'inflation a atteint en novembre 2022 un sommet de 14,1% sur un an, selon la Banque mondiale. Les dépenses engagées pour parer aux crises, protéger les plus vulnérables et relancer l'économie ont accru le déficit et la dette. La dette, à 40% du PIB en 2012, en représentait 69,4% en décembre 2023. L'opposition antisystème reproche au président Sall d'avoir bradé la souveraineté économique du pays aux étrangers. Le chômage est passé de 10,2% en 2012 à environ 20% en 2024, selon l'ANSD. «Il n'y a pas de travail dans le pays», malgré les gisements de zircon, fer, phosphate, maugrée Makhmadane Diouf, mécanicien de 38 ans. Malgré les dangers, des dizaines de milliers de Sénégalais, jeunes pour la plupart, ont pris des pirogues pour l'Europe en quête d'une vie meilleure ces dernières années.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours