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Débrayage des postiers

Les premiers signaux d’un emballement social

La démonstration «surprenante» des postiers risque de faire des émules dans d’autres grandes entreprises publiques.

La grève surprise et «sauvage» des postiers pose quelques sérieuses interrogations. Il y a d'abord la disqualification de la représentation syndicale.
En effet, les travailleurs ont entrepris collectivement un mouvement de débrayage qui a pris des allures nationales, en dehors de toute démarche légale. Il n'y a pas eu de dépôt de préavis de grève auprès de la direction d'Algérie poste, ni de l'Inspection du travail. Aucun service minimum n'a été organisé par les grévistes. Et plus grave encore, les travailleurs qui se sont appuyés sur quelques anciennes revendications non encore satisfaites par leur tutelle, n'ont pas pris attache avec les dirigeants de l'entreprise et encore moins avec le syndicat. Ce débrayage a donc tous les attributs de la grève sauvage, avec en sus, l'apparition, ici et là, de «syndicalistes» autoproclamés, dont le discours n'inaugure aucun apaisement.
Le verbe dur, l'interpellation du ministre et des dirigeants d'Algérie poste, à la limite de la décence, les nouveaux visages de la «lutte» des postiers marquent donc leur territoire et donnent la nette impression de ne pas connaître la signification du mot «négociation». Parvenant à s'attirer la sympathie de leurs collègues, ils usent de l'escalade comme principal moyen de pression.
Ce premier mouvement «dur», depuis le déconfinement, ouvre des perspectives pas très encourageantes sur la scène socio-économique.
La démonstration «surprenante» des postiers qui ont réussi à enjamber leur syndicat pour affronter la direction de leur entreprise, risque de faire des émules dans d'autres grandes entreprises publiques. Il va de soi, en effet, que beaucoup de travailleurs, frappés par les conséquences de la double crise économique et sanitaire, voient avec un intérêt non dissimulé l'épisode d'Algérie poste qui peut se transformer en feuilleton, si une issue acceptable au débrayage par tous n'est pas trouvée.
Sachant que la solution préconisée par Algérie poste consiste à «céder» sur le premier point de la liste des revendications, celui du versement de la prime d'intéressement, le risque de voir l'ensemble des travailleurs du secteur public s'engouffrer dans la brèche et réclamer des hausses de salaires n'est pas à écarter. Pareil phénomène a été observé en 2008 où la quasi-totalité des travailleurs avait réclamé des augmentations salariales. Une inflation revendicative qui a conduit à l'adoption dans l'urgence de nouveaux statuts particuliers de beaucoup de professions avec en bout de piste, des revalorisations salariales intéressantes. Verra-t-on une autre déferlante de grève? La question est de mise, même si la conjoncture est très différente. À l'époque, le pays vivait dans l'aisance financière et disposait d'importantes réserves de change. Aujourd'hui, outre la complexité de la situation socio-économique qui se solde par la perte de plus d'un million d'emplois, la conjoncture politique et les tentations de stabilisatrices téléguidées de l'étranger n'arrangent pas les choses.

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