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ACCIDENTS DU TRAVAIL

Qui a peur de révéler les statistiques?

«Nous sommes venus dans la précipitation, c’est pour cela que nous n’avons pas ramené avec nous les chiffres», argumente un représentant du ministère du Travail.

L´on s´attendait, hier, à l´occasion de la rencontre organisée au forum d´El Moudjahid sur la médecine du travail et les accidents professionnels, à avoir des statistiques sur ce dossier important. Curieusement, aucun chiffre sur le nombre d´accidents enregistrés depuis le début de l´année 2010, sur des cas mortels éventuellement ou du nombre des victimes indemnisées, n´a été rendu public. Les représentants des médias n´ont eu droit, et ce malgré leur insistance, qu´à une présentation théorique de la législation existante en la matière et les missions des institutions chargées de ce dossier. «Nous faisons des évaluations semestrielles et nous sommes obligés d´attendre la fin du mois de juin», s´est justifiée, Mme Patricia Bougrine, directrice prestation à la Cnas.
Du côté des représentants du ministère du Travail, l´on argumente: «Nous sommes venus dans la précipitation, c´est pour cela que nous n´avons pas ramené avec nous les chiffres.» Pourtant, faut-il le signaler, cette rencontre a été reportée à deux reprises. Toujours est-il que la directrice de l´Institut national de la prévention des risques professionnels, Dr Farida Ilès-Merad, a indiqué que la classification des maladies professionnelles fait ressortir que la surdité professionnelle vient en tête des maladies déclarées par les entreprises, suivie des affections respiratoires et des dermatoses professionnelles, sans pour autant donner des taux. Par secteur d´activité, la conférencière a souligné que la métallurgie et le bâtiment sont les plus touchés. L´Institut, sous tutelle du ministère du Travail de l´Emploi et de la Sécurité sociale, dit-elle, constitue un pilier essentiel dans la prévention des risques professionnels en Algérie.
Pour l´intervenante, «les accidents du travail ne doivent plus être perçus comme une fatalité mais comme un dysfonctionnement de l´entreprise, car la sécurité doit être gérée au plus haut niveau et être intégrée dans le management de l´entreprise». L´Inprp apporte, explique le Dr Ilès-Merad, des solutions aux problèmes de sécurité au travail et contribue à diminuer le taux d´accidents du travail et des maladies professionnelles par des actions de prévention, de sensibilisation et de formation en milieu du travail. L´Institut s´efforce de vulgariser et de sensibiliser sur l´importance à respecter et à appliquer les textes réglementaires et législatifs du monde du travail.
L´Inprp s´est doté de deux laboratoires ultramodernes pour le mesurage des ambiances physiques et chimiques en milieu de travail ainsi que pour l´analyse des polluants toxiques. «Ces deux laboratoires sont de précieux outils pour la recherche d´un saut de performance à travers les actions que nous fournissons dans le cadre de nos prestations», considère l´invité du forum d´El Moudjahid.
Le premier responsable du secteur, Tayeb Louh, avait déclaré, en avril dernier, que depuis l´année 2005, le nombre des accidents du travail demeure stable grâce à la vigilance des services de l´inspection du travail.
Le ministre a indiqué qu´en 2009, 644 ouvriers sont morts, 116 visites d´inspection effectuées par les services de l´inspection du travail ont été recensées, 2579 institutions de prévention et de sécurité dans les entreprises ont été créées en plus de 978 autres au niveau de différentes unités. S´ajoute à cela la création de 384 services de prévention et sécurité.
L´arsenal juridique mis en place par l´Etat en matière de sécurité et de santé du travail, a donc permis de réduire sensiblement le nombre total des accidents du travail en Algérie.
Cependant, beaucoup d´employeurs ignorent le dispositif législatif puisque, seulement 16.908 entreprises sont conventionnées avec les services de santé relevant du secteur de la médecine du travail.
Les secteurs où l´on enregistre le plus d´accidents du travail et de maladies professionnelles sont l´interprofessionnel, le bâtiment, les travaux publics, la métallurgie ainsi que le transport.
Les branches des transports et de la manutention enregistrent, elles aussi, un grand nombre de victimes en raison des accidents de la route.
Toutefois, les professionnels du secteur regrettent que des maladies chroniques comme le diabète ou le stress ne soient pas reconnues comme maladies professionnelles, car la maladie professionnelle répond à des critères pour qu´elle soit indemnisée et reconnue comme telle.

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