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Il y a 76 ans , les massacres du 8 mai 1945

Une idée sur la barbarie coloniale

Le président Tebboune a affirmé que la défense du dossier de la Mémoire nationale «ne saurait faire l’objet de renonciation ni de marchandage» dans le cadre des relations bilatérales entre l’Algérie et la France.

La commémoration des massacres du 8 mai 1945, une date phare, intervient cette année dans un contexte marqué par un débat fort mouvementé sur les questions mémorielles aussi bien à Alger qu'à Paris. Ce débat a atteint son apogée avec la remise, le 20 janvier dernier, du rapport commandé par Emmanuel Macron à l'historien français Benjamin Stora sur la réconciliation des mémoires entre la France et l'Algérie. Précieux, le document de Benjamin Stora a évolué avec une marge de manoeuvre très étroite alliant la rigueur académique à l'exigence citoyenne. S'il a le mérité d'avoir boosté le débat sur les questions mémorielles, le rapport a essuyé, en revanche, de vives critiques sur deux aspects jugés très importants par Alger. Le premier est que ce rapport n'a pas prévu des «excuses» de Paris pour les crimes commis en Algérie par la France coloniale. Le second, est que ce travail de Stora avait une approche sélective. Il s'est limité à la période 1954-1962 occultant plus de 125 ans d'avilissement du peuple algérien, de génocide; d'acculturation et de tentatives d'effacement de son identité, c'est-à-dire la période de 1830 à 1954.
L'Algérie commémore, aujourd'hui, le 76ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 et on ne retrouve pas de traces de ce sanglant épisode dans le rapport Stora. «Ce génocide, qui ne dit pas sans nom et tel que perçu par les Algériens, ne trouve même pas sa place dans les fameuses ‘'préconisations'' de Benjamin Stora dans son rapport sur la Guerre d'Algérie. Des impasses y ont été faites sur nombre de questions dont celle du 8 mai 1945», a déclaré l'historien Mohammed Ould si Kaddour El-Korso. Pour sa part, l'historien et politologue français, Olivier Le Cour Grandmaison, a appelé le président Emmanuel Macron à reconnaître de «façon précise et circonstanciée» les crimes commis le 8 mai 1945 en Algérie par la France coloniale comme étant des «crimes de guerre et contre l'humanité». Pour sa part, le spécialiste français des questions coloniales, Mathieu Rigouste, affirme que les massacres du 8 mai 1945 en Algérie s'inscrivaient dans la continuité des grandes répressions de la conquête française depuis 1830, démontrant ainsi que le crime de masse a constitué un dispositif de gouvernement récurrent sous l'ordre colonial. Il était donc inconcevable pour l'Algérie de faire l'impasse sur cette séquences tragique de son histoire. Les massacres du 8 mai 1945 ont constitué un point de rupture, un tournant décisif dans la lutte contre le système colonial, si bien qu'il a été considéré par de nombreux historiens comme le début de la Guerre de Libération nationale. Ces massacres demeureront à jamais un épisode tragique ayant marqué la politique génocidaire de la France coloniale. Ils restent ancrés dans la mémoire collective du peuple algérien car ils démontrent toute la cruauté du colonialisme et ses violations innombrables des droits humains, sans que cela ne soit reconnu par ses auteurs et ses inspirateurs. La mémoire est un tout indissociable et surtout non négociable. C'est l'idée défendue par le président Abdelmadjid Tebboune affirmant à ce propos que la défense du dossier de la Mémoire nationale «ne saurait faire l'objet de renonciation ni de marchandage» dans le cadre des relations bilatérales entre l'Algérie et la France. Cette volonté de réconciliation des mémoires est très largement partagée, mais qui fait face à des résistances des deux côtés. Avec son homologue français, Tebboune a pris à bras-le corps le très sensible dossier mémoriel parce qu'il a trouvé du répondant chez le président français. Comment ne pas reconnaître les pas importants accomplis par Macron sur le chemin de la réconciliation des mémoires? Après avoir déclaré que la colonisation était un crime contre l'humanité, il a été réceptif à la requête algérienne pour le rapatriement des crânes des résistants algériens ce qui a été fait en juillet 2020. En mars dernier, Emmanuel Macron «reconnaît» la responsabilité de la France dans l'assassinat d'Ali Boumendjel en Algérie. L'avocat du FLN avait été défenestré en 1957 par les militaires français en pleine bataille d'Alger. Dans un geste comparable, Emmanuel Macron a déjà reconnu, en, septembre 2018, «au nom de la République française», que Maurice Audin, mathématicien, membre du Parti communiste algérien (PCA), disparu le 11 juin 1957, avait été «torturé puis exécuté ou torturé à mort» par des militaires français, un drame
«rendu possible par un système légalement institué». Il y a quelques mois, le chef de l'Etat français a fait un nouveau geste pour «réconcilier les mémoires» entre Algériens et Français en facilitant l'accès aux archives classifiées datant de plus de 50 ans, et donc sur l'histoire encore sensible de la guerre d'Algérie.

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