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Tigzirt (Tizi Ouzou)

La tradition ressuscitée

La disparition de ce rituel remonte à plusieurs générations. Même les vieux et les vieilles n’en ont qu’un vague souvenir.

Il aura fallu une grande volonté des jeunes, des vieux et des vieilles du village pour que la tradition soit ressuscitée, après plus d'un siècle d'éclipse. La zerda (Tsevyitha) de Sidi Mohand Ameziane, l'un des fils de Sidi Boubekeur N Cheurfa de Tigzirt, a eu lieu, hier, drainant des milliers de visiteurs venus prendre la baraka et partager un plat de couscous dans une communion qui a réconcilié les époques. L'initiative a été prise par les villageois de Yaffajen, localité située dans la commune de Boudjima, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou.
Hier, par une matinée ensoleillée, les jeunes du villages sont sortis, déjà bien organisés, pour réussir cet événement qu'ils ne connaissent pas. Cette jeune génération n'a pas connu cette festivité, dans son village. La disparition de ce rituel remonte à plusieurs générations. même les vieux et les vieilles n'ont qu'un vague souvenir, qui se confond avec les photos d'enfance prises lorsque les grands-parents le racontaient. Mais, hier, tous les villageois étaient décidés à réussir l'organisation.
L'ancienne maison de Sidi Mohand Ameziane, le fils cadet d'une fratrie composée de Sidi Mohand Outswathi et Sidi Belkacem, fils de Sidi Boubekeur de Cheurfa, allait accueillir des milliers de visiteurs durant la journée. Les villageois ont d'ailleurs, pour la circonstance, déblayé les terres environnantes pour la circonstance. Il est à rappeler que durant les vingt dernières années, ces terrains jouxtant la maison étaient réservés pour abriter la décharge communale. Un lieu de baraka et d'histoire d'un saint transformé en décharge communale. La situation, qui n'a jamais été du goût des villageois, a ainsi fini par être changée grâce à leur constante désapprobation.
En fait, pour accueillir les visiteurs, il fallait tâcher de l'arrimer à un autre rituel ancestral qui n‘a jamais disparu, Lawziâa ou Timechrat.
En cette période de début des travaux des champs, Yaffajen a toujours tenu à organiser ce rituel, comme le faisaient les ancêtres. Dès les premières heures de la journée, les équipes étaient déjà en place, qui à l'accueil, qui au travail de cuisinier, qui à préparer les tables. L'organisation était parfaite. Les équipes occupées à égorger les boeufs et préparer la viande étaient mises en place la veille.
Aux environs de 10h, les visiteurs commençaient déjà à affluer et la place à se remplir. Une véritable communion entre les gens de nombreux villages et d'autres communes venus partager ce moment. Par centaines, puis par milliers, les visiteurs étaient ravis de redécouvrir le village Yaffajen. Un village oublié mais qui a refait surface, grâce à cette tradition. À midi, les visiteurs prenaient place après une visite où la maison de Sidi Mohand Ameziane où trône toujours l'ancien micocoulier. «Enfant, on se souvient de ses fruits qu'on cueillait, alors que les parents étaient à l'intérieur de la demeure pour visiter la vieille Lla Fadhma, l'unique personnage resté dans la maison. Aujourd'hui, la vieille qui guérissait tous les enfants malades est décédée», se rappelle un vieux du village.
À midi, les visiteurs se regroupaient pour un couscous, dans des discussions diverses.
Il était visible que les esprits étaient apaisés et libérés de la pression des temps modernes. Les gens se parlaient plus facilement et abordaient toutes les questions sans aucune animosité. N'est-ce pas là quelques signes de la baraka des saints qui habitent les collines?

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