Après le veto américain
Par-delà le recours des Etats-Unis à un troisième veto pour empêcher toute résolution sur un cessez-le-feu immédiat à Ghaza où l'agression barbare sioniste parachève un génocide ouvertement assumé, il importe de relever la démonstration diplomatique exceptionnelle que la diplomatie de l'Algérie a accomplie, avec un brio reconnu, au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Non seulement ils étaient treize membres sur les quinze que compte le Conseil à soutenir la résolution portée par notre pays, avec le soutien des pays arabes, des pays musulmans et des pays libres du monde entier, le Royaume-Uni ayant choisi de s'abstenir, mais on observe que certains de ces votes indiquent une franche évolution des Etats qui, il n'y a pas si longtemps, étaient résolument alignés sur Washington et le diktat sioniste.
Désormais, les Etats-Unis sont seuls face à la communauté internationale puisque les pays membres permanents du Conseil que sont la Chine et la Russie ont fermement condamné le veto américain en soulignant qu'il s'agit là d'une grave dérive aux conséquences dramatiques. Pour sa part, le représentant de l'Algérie aux Nations unies, Amar Bendjema a été clair dans son intervention quand il a prévenu que notre pays ne baissera jamais les bras, qu'il continuera encore et encore à interpeller le Conseil de sécurité pour qu'il assume pleinement ses responsabilités devant l'Histoire et devant l'humanité tout entière. Il y allait, en effet, de la légitimité même de cette ONU que les peuples regardent comme un sanctuaire du droit international et de la justice alors que des membres du Conseil de sécurité n'hésitent pas à démontrer que la sécurité ne fait nullement partie de leurs objectifs et de leurs intérêts.
Le sang de la population palestinienne martyre restera à jamais une tache sur les étendards des criminels de guerre qui font fi des valeurs humanitaires et des droits humains. Les Etats-Unis partagent l'entière responsabilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qui se déroulent à Ghaza et menacent, dès à présent, Rafah où s'entassent 1,7 million de déplacés sous les bombardements continuels de l'aviation et des forces terrestres sionistes. De son côté, l'Algérie a, encore une fois, prouvé au grand jour la haute dimension de sa diplomatie dont une nouvelle page glorieuse est écrite sous le regard d'un monde qui ne veut plus d'une suprématie néocolonialiste.
