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Oui ou non à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie

Les conséquences en débat à Paris

Un texte confidentiel, qui doit nourrir les échanges parisiens, décline les impacts techniques, juridiques et financiers dans le domaine des compétences régaliennes, de la citoyenneté, de l'économie, du corps électoral ou encore de la position vis-à-vis de l'ONU qui, depuis 1986, a inscrit la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays et territoires à décoloniser.

à l’invitation du gouvernement français, indépendantistes et loyalistes de Nouvelle-Calédonie se réunissent du 25 mai au 3 juin à Paris pour tenter de préciser les conséquences du maintien ou non de l’archipel du Pacifique Sud dans le giron français. «Il s’agit de forcer tout le monde à discuter de ce que sera le jour d’après», indique-t-on dans l’entourage de Sébastien Lecornu, ministre français des Outre-mer. Relevant de la souveraineté française depuis 1853, la Nouvelle-Calédonie est une collectivité «sui generis» (de son propre genre), régie par l’accord de Nouméa, signé en 1998 entre l’Etat français, les indépendantistes et les loyalistes, qui lui a ménagé une autonomie croissante. L’accord de Nouméa a ainsi doté ce territoire de 270.000 habitants d’un statut de décolonisation progressive, matérialisé par des transferts de compétences de l’Etat au pouvoir local. Conçu comme un accord de transition, celui-ci arrivera à son terme en 2022. Ces échanges prévus à Paris sont indispensables alors qu’un troisième et dernier référendum sur l’indépendance doit se tenir avant octobre 2022 en Nouvelle-Calédonie. Les deux premiers scrutins référendaires, en 2018 et 2020, ont vu la victoire des partisans du maintien dans la France, mais leurs scores se sont érodés de 56,7% à 53,3%. Quel que soit le résultat du troisième vote, il faudra imaginer un nouveau statut pour le «caillou» où les clivages politiques sont aussi communautaires, entre loyalistes très majoritairement d’origine européenne et indépendantistes kanak (peuple autochtone). La semaine dernière, le gouvernement français a transmis à dix dirigeants locaux (5 loyalistes, 5 indépendantistes) un document de plus de 40 pages, attendu de longue date, détaillant les conséquences du oui et du non à l’indépendance.
Ce texte confidentiel, qui doit nourrir les échanges parisiens, décline les impacts techniques, juridiques et financiers dans le domaine des compétences régaliennes, de la citoyenneté, de l’économie, du corps électoral ou encore de la position vis-à-vis de l’ONU. Depuis 1986, la Nouvelle-Calédonie est inscrite sur la liste des pays et territoires à décoloniser des Nations unies. «On a toujours réclamé que la France nous dise quels sont ses intérêts à maintenir sa présence ici», rappelle Gilbert Tyuienon, vice-président de l’Union calédonienne (UC-FLNKS), dont le parti, indépendantiste, avertit que «rien» ne serait validé à Paris. Côté loyaliste, Thierry Santa, président du gouvernement et du parti Rassemblement-LR, salue «le travail de fond de l’Etat, qui va pouvoir être exploité lors des discussions».Des réunions avec différents ministères référents selon les thématiques sont à l’agenda, dont un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur la place de la Nouvelle-Calédonie dans l’axe Indo-Pacifique, que défend la France en contrepoint à «l’hégémonie chinoise». Une «séquence» avec le président Emmanuel Macron pourrait «éventuellement» avoir lieu, a en outre indiqué le ministère des Outre-mer.
La question sensible de la date du troisième référendum sera également évoquée. Les non-indépendantistes le réclament «au plus vite», soit fin 2021, tandis que les indépendantistes n’en veulent pas avant septembre 2022. Compte tenu des divergences, la date du scrutin pourrait n’être arrêtée que fin juin. Le paysage politique de Nouvelle-Calédonie ne sera pas au complet à Paris. L’Union nationale pour l’indépendance (UNI), qui forme avec l’Union calédonienne (UC) les deux tendances du mouvement indépendantiste FLNKS, ne feront pas le voyage, en raison notamment d’un objectif «flou» de l’Etat «quant aux résultats escomptés et leur formalisation». Il s’agit d’un nouvel épisode dans la lutte fratricide entre l’UC et l’UNI, qui par ailleurs empêche le nouveau gouvernement collégial élu en février, d’entrer en fonction. L’Exécutif de Nouvelle-Calédonie est exercé par un gouvernement collégial élu à la proportionnelle par le Congrès. Alors que 16 gouvernements calédoniens se sont succédé depuis 1999 présidés par des personnalités non indépendantistes, le 17ème gouvernement, élu le 17 février dernier, est pour la première fois à majorité indépendantiste (six membres sur 11). Mais il n’est toujours pas entré en fonction car il ne parvient pas à désigner un président, à cause de querelles entre les indépendantistes. Le gouvernement sortant, présidé par Thierry Santa, est cantonné à l’expédition des affaires courantes. «C’est l’une des raisons majeures de notre décision» de ne pas aller à Paris, indique l’UNI, assurant ne pas «vouloir minimiser l’impact sur la crédibilité (des indépendantistes)» de cette situation au gouvernement local.

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