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Chahid Capitaine Slimane Dahmani, dit Benlekhdim

Des monts de Béchar aux monts Dhaya

Membre de l’OS, il organisa des opérations militaires, (le déraillement du train Béchar-Oran en 1947). En septembre 1958, il tomba au champ d’honneur au sud de la Zone 5 de la Wilaya V historique, à Sidi Chaïb au sud de Sidi Bel Abbès.

Intellectuel, sociologue, si Abdelkader vient de publier un ouvrage sur le chahid Slimane Dahmani, dit Benlekhdim, de son nom de guerre si Chaïb, si Dahmani Slimane, des monts de Béchar aux monts Dhaya Sidi Bel Abbès, dont l'auteur m'a offert le privilège de parcourir le projet. Si Abdelkader Hani se distingue par ses écrits et ses publications sur la Saoura, région méconnue du public, comme l'a si bien qualifiée, l'ancien ministre si Maâmar Benguerba dans ses articles: Le Sud- Ouest, du passé ignoré à l'avenir incertain», En ce jour du 18 février, Journée nationale du chahid, moudjahid et fils de moudjahid, ancien secrétaire permanent de l'Ocfln de Béchar, je me réjouis de participer au côté de l'auteur pour révéler son parcours révolutionnaire qui fait honneur à l'Algérie, à la région, à sa famille pour une double raison:
-1) du voisinage partagé avec le chahid au quartier, la Chaâba, qui a fourni au maquis un appréciable lot de jeunes moudjahidine, adolescents, (16/20 ans) et,
-2) du collègue de mon père alors tous deux, cheminots des chemins de fer Mer- Niger. Durant la lutte de Libération nationale, ces cheminots furent les agents de liaisons indispensables entre l'Ocfln et l'ALN, comme porteurs de courrier et surtout l'argent, le nerf de la guerre. Ils assuraient la liaison avec le maquis: Bouamama, Bounoua, Hamza, Badaoui, Bouazza ou BaAzi), (ces prénoms ont été cités dans le courrier du 16.05.1961. Ils ont été désignés comme les seuls agents de liaison avec lesquels si Abdelkamel, chef de l'Ocfln, (1954/1962), alias Lagraa Dine, (1908/1980), (membre du PPA/Mtld puis de l'OS), devait traiter pour tout cheminement de courrier ou d'argent avec l'ALN, (document en ma possession, publié dans mon ouvrage: (Si Abdelkamel, chef de l'Ocfln, l'oublié de Béchar). Par ailleurs, Béchar était la seule ville d'Algérie avec deux voies distinctes de chemins de fer par la présence de deux sociétés différentes de chemins de fer:
- 1) la Société nationale des chemins de fer, (Sncfa), reliant Béchar au nord de l'Algérie, Mohammedia (ex- Périgueux),
- 2) la Société des chemins de fer, «Méditerranée - Niger», reliant Béchar au nord du Maroc, Oujda. (En réalité, il s'agissait de relier la mer Méditerranée au Niger pour assurer le transport des troupes coloniales.
Le 3 juillet 1905, la 1ère voie ferrée a atteint Béchar reliant le nord algérien. (Coïncidence historique, 57 ans après, la France reconnaîtra l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962). Deux ans seulement après l'occupation de la ville par les troupes françaises un lundi 12 novembre 1903, elle est inaugurée officiellement le 15 octobre 1905. Comme la colonisation en Amérique du Nord, (Far West), chaque fois qu'elle gagnait du terrain, la voie ferrée avançait par la pose du rail dans sa conquête territoriale.
Cette seconde ligne ferrée a été stratégique pour la lutte de Libération nationale. En effet, les cheminots du «Mer - Niger» joueront un rôle clé dans les relations entre l'Ocfln et l'ALN, acheminement du courrier et des fonds.
La voie ferrée Mer-Niger sera dissoute en 1963, soit un an après l'indépendance.

Kenadsa la culturelle
Les cheminots originaires du Nord ont été reclassés au sein de la Sncfa et parfois rapprochés de leur lieu natal tandis que ceux issus du Sud particulièrement de Béchar ont été licenciés et abandonnés à leur triste sort.
Ceci dit, le chahid Slimane Benlekhdim est né à Kénadza, centre cultuel de renommée par la présence de la prestigieuse Zaouïa de Sidi M'hamed Bouziane, son trésor de manuscrits traitant de divers sujets, dont 700 ouvrages sont actuellement détenus au centre des archives d'outre-mer à Aix en Provence. Kénadza est aussi le milieu culturel par excellence qui brille par une flopée de mélomanes de la musique de tout genre qui se frottent aux poètes et écrivains dont la notoriété dépasse la frontière nationale. Voilà le berceau natal de si Slimane, né dans une conjoncture économique où brillait le charbon comme seule énergie en ces temps-là où Kénadza fut le pôle éminent. Son enfance s'est ensuite déroulée au quartier de la Chaâba à Béchar, quartier populaire, foyer de résistance avéré de la lutte de Libération nationale qui a fourni toute une génération de moudjahidine au maquis, dont l'âge n'excède pas les 20 ans. Elle s'est distinguée par son courage et son abnégation à la libération de l'Algérie du joug colonial. Elle était également consciente que combattre pour l'indépendance du pays, c'est se vouer à la seule et unique voie tracée par le destin qui mène sans détour et sans échappatoire possible au carré des Martyrs. Si Slimane fait partie de la grande et respectable tribu des R'zaïna dont l'ancêtre a suivi les Boubékria dans leur chevauchée d'Arabie saoudite, La Mecque, vers le Maghreb en passant par l'Égypte pour finir la course en Tunisie. Enfin, l'éponyme tribal, R'zine, a accompagné sidi Maâmar Ben Alia pour arriver à Arbaouat, (Algérie) en 1382. Il était comptable, bon gestionnaire des personnes et des biens. Mort à Arbaouat, R'zine est enterré dans le même cimetière que le saint wali, sidi Maâmar Ben Alia.
Sur le plan historique, la Saoura fut la dernière étape tardive de la colonisation. Les Français sont arrivés à Béchar un lundi 12 novembre 1903 alors qu'à Biskra 1844 et Laghouat 1852 en comparaison avec le Sud-Est et le Sud-Centre. Cela est dû essentiellement à la résistance populaire farouche dans les Hauts-Plateaux (El-Bayadh, (ex- Géryville), située à 535 km de Béchar). Dans la région, «les troupes de la résistance populaire composées des membres de tribus arabes et des fantassins des ksour, (les berbères) ont mené de rudes batailles face l'envahisseur colonial. Elles se sont farouchement opposées à la pénétration coloniale», (p55, mon ouvrage: Béchar du tumultueux passé au misérable avenir). Par ailleurs, dans un milieu socio-économique misérablement indescriptible, c'est une véritable prouesse pour la génération bécharie d'être présente dans les structures du Mouvement national comparée à celle du Nord où la société se frottait à des mouvements de revendications, notamment syndicaux, malgré une rude et pénible implantation de colonies de peuplement. En effet, Béchar était représenté en 1954 par Cheikh Bendjoudi qui a assisté au congrès présidé par Messali Hadj à Hornu, (Belgique, 14-17 juin 1947), comme ce fut le cas du sieur Mohamed Belhadj Bouriah, (1913/1979, de Bidon 2, (aujourd'hui Béchar Djedid, situé à l'époque à 7 kilomètres de Béchar, membre du PPA/Mtld), d'être présent au congrès international syndical en 1936 en France, pendant que le Sud était sous occupation militaire dirigé par un général, et le nord sous administration civile.

Conscience nationaliste
Les deux cheminots, les sieurs Dahmani et Bendjoudi, chouhada, cheminots, doivent leur sens aigu et une conscience élevée du nationalisme par leur participation active au mouvement scout implanté dans la région, (sans oublier de citer, leur collègue, le chahid si Abdelkader Adrari, ex- chef de gare à Bouarfa, (Maroc), qui a rejoint le maquis dès le 1er novembre 1954. en laissant à la merci du ciel, sa famille nombreuse. (Une rue porte son nom à Debdaba, les deux autres, au centre-ville).
En 1952, le Mtld désigna à Béchar, mon collègue, si Mohamed Méchati, membre des 22. Il atterrit par une nuit sans lune par train à Béni Ounif. Il fut accueilli par un militant. Il le suivit mais à peine s'il distinguait devant lui la silhouette de son compagnon. Lorsqu'ils pénétrèrent dans le domicile d'un autre militant qui les attendait, quelle ne fut la surprise de si Méchati lorsqu'il découvrit que son accompagnateur de la gare est aveugle. Si Méchati s'installa à Kénadza où il devait se faire recruter aux Houillères. Malade et ne pouvant supporter le climat, si Méchati demanda à être libéré de cette charge. Constantinois comme son prédécesseur, Bachir Chihani, lui succéda, auteur de l'opération du bus le 1er novembre 1954, adjoint de si Mostefa Ben Boulaïd,
Par ailleurs, profitant de son passage à El Gaâda, (Laghouat), Zone 9 de la Wilaya V historique, (devenue par la suite Wilaya VI), si Slimane Belkhédime avait établi contact avec si Tayeb Kharaba, enfant de la Chaâba, né en 1927 à Béchar, installé à Laghouat depuis le 16 septembre 1946. Il fut son voisin et camarade de classe aux primaires. Si Tayeb, dactylographe au Territoire militaire de Laghouat, fournissait des tenues militaires, des cartes géostratégiques et des informations sur les mouvements de troupes militaires françaises à si Slimane Belkhédime. C'est ce qui ressort d'un document en ma possession établi par l'Officier de l'ALN, en charge de la Région 4 de la Zone 8 de la Wilaya V historique. En 1958, sous le prénom de si Kaddour, il est promu capitaine et prend la responsabilité de la Zone V de la Wilaya V, (1ère zone à être dotée d'équipements de transmissions), Le capitaine Si Kaddour a pour missions d'organiser et développer les communications par transmissions. Ancien technicien des chemins de fer à Béchar, il avait une solide expérience dans les techniques des transmissions. Le chahid, le capitaine Slimane Dahmani fréquenta l'école coranique avant les études primaires et a obtenu le certificat d'études primaires. Puis, il s'inscrit à la formation professionnelle où il suivit des études de technicien spécialisé en téléphonie. Ce CV lui permettra d'occuper la fonction de chef de gare en 1945. Membre de l'OS, il organisa des opérations militaires, (le déraillement du train Béchar-Oran en 1947). En septembre 1958, il tomba au champ d'honneur au sud de la Zone 5 de la Wilaya V historique, à Sidi Chaïb au sud de Sidi bel Abbès. Le sacrifice des chouhada, le sang irrigué sur cette terre bénie algérienne a eu comme effet de précipiter le déclin français colonial par l'affirmation:
-1) des pays africains francophones à l'indépendance et,
-2) des pays du tiers-monde depuis la conférence de Bandung en 1955 à l'élan de la diplomatie algérienne après le recouvrement de la souveraineté algérienne en 1962, stimulée par la décolonisation précipitée suite à la résistance farouche du peuple algérien. (références, ouvrage de si Abdelkader Hani, archives personnelles).
Gloire à nos chouhada!

*Moudjahid et fils de moudjahid, ancien secrétaire de l'Ocfln

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