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Aquaculture

La dorade écume nos côtes

Le malheur des éleveurs fait le bonheur des pêcheurs et, par conséquent, des consommateurs. Des bandes de daurades d’élevage envahissent les côtes d’Azeffoun, après celles de Boumerdès, Jijel et Béjaïa.

Le premier jour du Ramadhan a été marqué par l’ouverture de plusieurs points de vente de produits de la mer, à la capitale comme dans d’autres wilayas du pays. Ces espaces de vente directe de produits halieutiques « du producteur au consommateur » durant le mois de Ramadhan visent à contribuer à la régulation des prix ayant atteint le plus haut niveau de toute l’année. La sardine a atteint la barre des 1500 DA ces derniers jours. Le poulpe a grimpé de 600 à plus de 1600 DA le kg. Une nouvelle hausse expliqué par la persistance du mauvais temps, les récentes intempéries ayant empêché les professionnels de s’aventurer en mer. Du côté des poissons issus de l’élevage, le tilapia rouge est la nouvelle star des assiettes algériennes en ce mois de Ramadhan. Cela à cause de son prix compétitif.
Ce poisson d’élevage est cédé à 590 DA, et les spécimens sont assez bons, de 300 à 400 grammes la pièce, ce qui a de quoi satisfaire les consommateurs en quête de compenser la protéine animale après la hausse des prix des viandes blanches et rouges, selon leurs propres termes. D’autres préfèrent se rabattre sur la daurade d’élevage, dont le prix est fixé à 1250 DA le kg pour les beaux spécimens. C’est désormais le refuge du citoyen à faibles revenus, selon les témoignages recueillis auprès des habitants de l’Algérois. C’est ce que nous avons appris, sur place à la place des Martyrs l’un des points de vente directe de poissons d’élevage issus de fermes d’aquaculture mis en place à la wilaya d’Alger. Cette opération, consistant à vendre les deux espèces à des prix abordables, connaît, en effet, un franc succès. En fait, d’autres ménages ont trouvé mieux car la diversité des sources d’approvisionnement en daurade d’élevage, va des points de vente traditionnels aux opportunités découvertes sur les réseaux sociaux.

Les surprises de la météo
C’est le cas de Mohamed, qui a pu dénicher la bonne affaire sur les réseaux sociaux. Il a acheté de la daurade d’élevage à 900 DA le kg, proposé à la vente par un amateur de pêche qui fait des allers-retours ces jours-ci à la wilaya de Tizi Ouzou, précisément à Azeffoun. C’est est l’un des férus de la pêche en mer qui profitent de la présence abondante de ce poisson sur les côtes. Après l’accalmie et le retour du beau temps, les daurades royales sont revenues en masse sur nos côtes. Selon le commun des pécheurs approchés par nos soins, cette espèce apprécie les eaux chaudes et migre vers les profondeurs de la Méditerranée. Mais ces derniers jours, la daurade issue de l’élevage a fait son apparition et elle est en grand nombre. Ce poisson a envahi les côtes d’Azeffoun, après celles de Béjaïa et de Jijel. La dorade d’élevage s’est bel et bien échappée des fermes d’élevage, suite au mauvais temps, a-t-on appris des marins approchés à la Pêcherie d’Alger.
Les informations signalant la présence de la dorade sauvage se propage sur la Toile comme une traînée de poudre. De ce fait, il faudrait venir à l’aurore pour trouver une place, car les pécheurs affluent et viennent de plusieurs régions du pays. Le port de Béni K’Sila, Azaghar sont quelques-uns des sites où le poisson en fuite continue de faire son apparition. Le même jour, à Béjaïa, selon nos connaissances à Azeffoun, les prises sont impressionnantes.
Cette présence de daurades d’élevage suscite, en effet, un vif intérêt parmi les pêcheurs et les amateurs de pêche, comme en témoignent les nombreuses photos et vidéos partagées sur les réseaux sociaux, mettant en valeur les bonnes prises. Certains réussissent à capturer une vingtaine de kilos par jour, ce qui représente ainsi une petite fortune, affirment nos sources. Que demander de mieux avec en supplément le plaisir d’attraper une dorade ?

Des incidents à la pelle
La daurade est un poisson très apprécié pour sa chair, mais aussi pour sa combativité. « C’est un poisson très malin et vigilant, sauf pour le cas de celui issu de l’élevage, qui mange tout sur son passage », a-t-on appris de Hicham, un pêcheur spécialisé dans la pêche à la dorade. Comment peut-on faire la différence entre une daurade sauvage et une d’élevage ? « La différence est dans le goût et les couleurs, comme c’est le cas entre le poulet fermier et celui issu de l’élevage intensif. La couleur de la daurade sauvage est plus claire. Celle-ci présente une ligne dorée sur la tête, c’est comme une couronne, et c’est pour cela qu’on l’appelle la Reine », poursuit notre interlocuteur. « Le trait jaune doit être foncé et apparent » a-t-il poursuivi et « la couleur de sa queue doit être légèrement dorée, sans quoi c’est une daurade d’élevage ». « La daurade d’élevage est dépourvue d’écailles, à cause du frottement sur les spécimens dans les cages d’aquacultures », a-t-il martelé.
En revenant à l’invasion de ces daurades, certaines questions méritent d’être posées. Vu la présence abondante de ce poisson, et ce dans diverses wilayas en même temps, sommes-nous face à une ou plusieurs évasions massives? Si oui, cela souligne donc l’existence de lacunes dans les pratiques d’aquaculture et de gestion des fermes piscicoles. Il faut savoir que ce phénomène n’est pas (si) nouveau. De nombreux incidents du genre se sont produits par le passé.
Ce poisson a été vu en grand nombre pour la première fois cette année, à Jijel et à Béjaïa. La daurade d’élevage a été également signalée à Corso. Il est difficile de statuer sur la question, du fait que l’élevage de la daurade est pratiqué dans toutes les régions précitées, lesquelles sont proches l’une de l’autre. Ces invasions de daurades d’élevage pourraient-elles avoir un impact sur l’écosystème marin ?
Le problème se pose aujourd’hui avec plus d’acuité du fait que la dorade est une espèce carnivore, et très gourmande. En attendant d’en savoir plus, ce sont les Algériens qui se régalent !

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