Les capacités de stockage renforcées

À la veille du mois sacré, les autorités locales et les services concernés ont étalé sur le terrain des actions concertées afin de permettre aux citoyens de passer un mois de Ramadhan dans une certaine quiétude et à l’abri des fluctuations des prix et des pénuries. Les produits de première nécessité et les fruits et légumes figurent parmi les priorités de cette stratégie consistant à prendre de l’avance et ne pas laisser venir les choses. Ainsi, il y a déjà quelques jours, les autorités ont procédé au renforcement des capacités de stockage de la wilaya en matière de légumes secs et des céréales parallèlement à l’ouverture de nombreux marchés à travers les daïras afin de contrôler les prix et la disponibilité des produits. Aussi, dans la ville de Tizi Ouzou et les principaux chefs-lieux des communes et daïras, des marchés de proximité ont été ouverts durant ces derniers jours. Ces lieux où le citoyen trouve déjà toutes les gammes de produits ainsi que les fruits et les légumes à des prix qu’ils ne trouvent pas à l’extérieur. Dans la ville des Genêts, le marché situé au niveau de l’ancienne gare a été ouvert en présence du wali de Tizi Ouzou qui a veillé personnellement à l’installation des commerçants qui pratiquent des prix à la portée des bourses des ménages.
D’ailleurs, dès son ouverture, le lieu a commencé à recevoir des citoyens de toutes les catégories, surtout les pères et mères de famille venus à la recherche de produits nécessaires durant le mois sacré. Avant ces actions en aval, doit-on le rappeler, les autorités ont eu à étaler sur le terrain un grand travail en amont consistant notamment au renforcement des capacités de stockage de la wilaya en matière de produits céréaliers et des légumes secs. La démarche vise à parer à toute pénurie et surtout à stabiliser les prix. Disposant initialement de capacités de stockage de 1 500 quintaux, la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de la réalisation de trois autres silos d’une capacité de 50000 quintaux à travers les daïras de Draâ El Mizan, Fréha et Souama. Ce renforcement de ces capacités de stockage permet également à la wilaya de stocker sa production en cette hausse et qui est passée de 88, 382 quintaux en 2019, à 175000 quintaux en 2021. Durant l’année 2022, la wilaya de Tizi Ouzou avait enregistré une baisse sensible de sa production, avec une moisson estimée à 145300 quintaux. Du côté des ménages, l’inquiétude se ressent toujours à cause de plusieurs facteurs dont essentiellement l’expérience des années précédentes où les prix ont augmenté avec parallèlement des pénuries dans certains produits comme l’huile. « J’ai toujours été déçu car j’ai toujours vu les prix des fruits et légumes échapper au contrôle des services concernés. Cette année, on promet de stabiliser les prix mais j’ai du mal à y croire. Il faut que je vois cela sur le terrain », répond un citoyen, sceptique.
Au niveau du marché de la ville de Draâ Ben Khedda, et jusqu’à hier, les prix étaient toujours stables mais la mercuriale a habitué les ménages à s’emballer au premier jour du mois sacré. « Ce mois a toujours constitué une opportunité pour les commerçants de se faire de l’argent alors il faut vraiment rester prudent », conseille une mère de famille au niveau du marché Rahma de la ville de Tizi Ouzou.
Enfin, notons aussi l’installation lente mais sûre de nouvelles habitudes et de nouveaux réflexes parmi les populations.
Ces dernières années, on n’observe plus les ruées sur les produits durant le mois de Ramadhan. « Depuis quelques années, je passe le mois de Ramadhan le plus normalement du monde. Je ne suis pas obligé d’acheter plus que les autres mois », affirme un citoyen de la commune d’Ouaguenoun. On observe aussi la baisse dans l’ambiance des soirées ramadhanesques à cause, notamment de la centralisation des activités culturelles et artistiques dans les grands centres urbains ainsi que les hausses connues ces dernières années dans les prix de tous les produits.