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INTEMPÉRIES

Oran: les pieds dans l'eau

Il suffit d'un petit changement climatique pour que les rues transforment la ville d'Oran en une oasis en plein centre urbain.

Les habitants de la ville d'Oran, très précisément ceux du centre-ville, risquent de vivre la surprise plus ou moins fâcheuse en tombant subitement sur un bec. Pour cause, les eaux, coulant sous les immeubles, reviennent en force à chaque petit changement climatique ou encore à la faveur des petites trombes comme c'est le cas de ces derniers jours. Un sérieux problème est posé pour toutes les entités qui ont été obligées de mobiliser tous leurs moyens en vue d'évacuer la grande quantité d'eau continuant à monter ahurissante, envahissant la cave d'un bâtiment situé dans la rue Khemisti.
Après les effondrements, l'eau qui fissure les soubassements des immeubles du centre-ville dont la majorité, frappée par le craquèlement et la fissuration, constitue un danger multiforme pour leurs occupants. Cela n'est un secret pour personne. Aussi, cette lancinante autre problématique, qui n'est pas nouvelle, est devenue ces derniers jours, le sujet principal des débats locaux. L'eau coule partout. Elle s'infiltre dans la quasi-totalité des habitations situées au rez-de-chaussée des bâtiments de la deuxième capitale du pays. «Cela fait plusieurs années que nous vidangeons cette cave», a affirmé un agent de la Société des eaux d'Oran, Seor, expliquant que «la société des eaux mobilise tous les moyens humains et matériels pour éviter le pire aux occupants dudit bâtiment.»
La cave, qui est souterraine, est située en plein coeur du centre-ville d'Oran, très précisément dans la rue Khemisti. Et un autre d'ajouter déclarant que «notre parking souterrain est, la plupart du temps, inondé par les infiltrations récurrentes des eaux dont on ne connaît pas la provenance». Le garage de stationnement est situé dans la rue des Aurès, ex-La Bastille. Pour les spécialistes, il est encore très difficile de situer l'itinéraire de ces eaux empruntant, dans le temps, le vieux Oued Rouina, traversant le centre-ville, et dont l'une de ses trajectoires a été bouchée au niveau de Gargaintha suite aux travaux lancés, en 2006, dans le cadre de la réalisation d'un grand centre commercial.
A cette date, le boulevard Hamou Boutlélis s'est gravement affaissé, d'où le jaillissement d'une eau douce en plein milieu du chantier. Des questions ont été posées et peu de réponses ont été apportées faute d'études géologiques devant passer au peigne fin le mouvement de l'eau dans les soubassements de la ville d'Oran. Une chose est sûre, la ville d'Oran est placée entre deux oueds. Le premier n'est autre que le ravin Blanc terminant sa trajectoire au Front de mer, tandis que le deuxième est oued Rouina qui chute à quelques mètres de la direction régionale de la Sonelgaz, traversant de manière oblique les soubassements du théâtre de Verdure d' Oran. Qu'il pleuve ou qu'il vente, des bâtiments entiers sont menacés d'effondrement aussi bien dans leurs soubassements que dans leurs parties visibles. Remontant à l'époque coloniale, ces immeubles sont situés dans tout le quartier composant la ville abritant le chef-lieu de la deuxième capitale du pays baptisée paradoxalement au nom d'El Bahia-Wahrane.
Les écroulements enregistrés sont innombrables, faisant très souvent des victimes et des dégâts matériels. Le phénomène, qui nécessite un traitement de choc, est devenu récurrent ces dernières années. Il sévit un peu partout dans tous les quartiers composant la ville d'Oran, malgré le sauvetage apporté, ces dernières années, à plusieurs familles en procédant à leur relogement dans le cadre de la prise en charge de l'habitat précaire et du vieux bâti. Les bâtisses de Derb et Sidi El Houari sont, dans leur totalité, entièrement éventrées. La même situation est à relever à Plateau, Mediouni, El Hamri, cité Bel Air, Gambetta, Carteaux, La Bastille, Cavaignac, Saint-Pierre...etc.
Plusieurs familles sont devenues SDF suite à cette calamité. Il suffit d'un petit changement climatique pour que l'alerte maximale soit donnée: les occupants du vieux bâti sont, notamment pendant l'hiver, obligés de dresser des dizaines de tentes dans les rues transformant la ville d'Oran en une oasis en plein centre urbain. «Nous courons dans tous les sens aux fins de nous abriter loin du risque des écroulements pouvant survenir lors des vents forts et des fortes trombes», a déploré une septuagénaire habitant dans le vieil Oran, Sidi El Houari. Le constat est alarmant. El Bahia, que l'on veut transformer vaille que vaille en une métropole méditerranéenne, souffre de l'inextricable et irrémédiable problématique du vieux bâti. Elle recense près de 2000 immeubles menaçant ruine à tout moment.
La réhabilitation ne concerne que 600 bâtiments, soit un tiers des bâtisses classées dans la zone rouge. La mesure visant à retaper les immeubles en question a été décidée par le président de la République en personne, lors de ses visites de travail et d'inspection qu'il a effectuées à Oran le mois d'août 2007 et mois de décembre 2008. Les travaux ont été lancés après plusieurs années de retard inexpliqué.
Dans le but de mieux cerner la problématique, la wilaya d'Oran aurait décidé de prendre en charge les immeubles ayant une valeur architecturale et historique. Le reste serait sans aucun doute à raser. Cette vision est plus qu'évidente étant donné que le foncier devant servir d'assiette pour des projets d'envergure dans le cadre de la modernisation d'Oran, manque cruellement.

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