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Critique culturelle avez-vous dit? (1er partie)

La culture comme le sport tels que portés par des Algériens d'origines citadine, rurale et bédouine participaient, à l'époque, de la volonté de signifier un ancrage culturel spécifique et une différence nette par rapport aux Européens.

Je continue sur ma lancée d'hier dominée par la dénonciation de l'horreur et des faux barrages imposés à une jeunesse avide d'en découdre avec toutes les scories à l'honneur dans un pays qui se cherche encore. Un pays où les rapts d'enfants, le manque de considération pour les jeunes et la négation imposée aux électrons libres annoncent des lendemains incertains ou, peut-être, les derniers soubresauts des clercs. Des soubresauts portés le plus souvent par une résistance purement subjective et dérisoire dont l'objectif avéré est la conservation étroite, sans comparaison aucune avec le monde extérieur. Un repli sur soi, loin de sa bêtise qui postule à une spécificité absolue, c'est-à-dire une distinction et une indépendance totale par rapport au reste de l'humanité.
Imperceptiblement, cette résistance aux autres se transforme en résistance à soi. C'est dans cette mentalité craintive et recroquevillée sur elle-même, constatait Abdelmadjid Meziane, que naît la notion d'orthodoxie formelle outrageusement perméable à tous les déchets idéologiques, à toutes les superstitions qui couvent dans le subconscient des couches ignorantes: «D'un côté, les cerveaux créateurs étaient réduits au silence et annihilés par des penseurs officiels et le processus de décadence ne pouvait être qu'accéléré par ce dessèchement culturel. D'un autre côté, le peuple qui ne faisait que prendre le masque des orthodoxies ne manquait pas d'assouvir ses vengeances contre ces idéologies de contrainte.» C'est donc parce qu'elle a réduit les esprits vigoureux au silence, semblait dire le professeur Abdelmadjid Meziane, et aussi parce qu'elle a sous-estimé le peuple que l'idéologie officielle s'est momifiée laissant l'initiative à des forces du mal autrement plus redoutables. Des forces qui allaient compromettre dangereusement l'avenir d'un peuple et retarder considérablement les transformations démocratiques de la société. C'est par ce long préambule, dont les idées maîtresses sont empruntées à feu Abdelmadjid Meziane, que je me permets de poser la question de savoir quelle différence y-a-t-il entre les auteurs de rapts d'enfants, les clercs dressant de faux-barrages à la jeunesse et des quidams qui continuent impunément à perpétuer des traditions éculées consistant à envelopper dans le linceul de la négation des patriotes et des hommes de culture avérés? Aucune! puisque dans les trois situations, les meilleurs enfants de ce pays sont sacrifiés sur l'autel de l'inculture, de l'approximation et de la haine de la citadinité. Le mot est lâché. Je ne pouvais le contenir sans trahir mon ami Mahieddine Bachetarzi qui fut, à un moment donné, accusé d'intelligence avec la caste coloniale. Vous ne devinerez jamais pour quelle docte raison...Un responsable de la culture de l'époque m'avait expliqué, qu'il était du domaine de l'impossible «d'organiser un hommage à quelqu'un qui faisait du théâtre et de la musique pendant que ses frères crevaient de faim...». Ahurissante confidence que voici, conçue par son auteur à l'effet de stigmatiser un citadin, patriote de surcroît, qui a su mettre la culture au service de la réappropriation de l'identité historique et culturelle nationale, de la libération plurielle de son peuple. Ce fut le cas aussi du football pratiqué dans les villes dont la panoplie des signes constituait un instrument de marquage identitaire fonctionnant comme un reproducteur de véritables stigmates dont le choix n'était nullement accidentel, avait soutenu dans l'émission Escales méditerranéennes l'universitaire Youcef Fatès. La culture comme le sport tels que portés par des Algériens d'origines citadine, rurale et bédouine participaient, à l'époque, de la volonté de signifier un ancrage culturel spécifique et une différence nette par rapport aux Européens, soulignait à ce propos la même source. Le FLN du 1er Novembre 1954 l'avait tellement bien compris qu'il ne tarda pas à mettre la culture et le football au service de la réappropriation de la souveraineté nationale. Avec la création de la glorieuse équipe du FLN, la Révolution nationale portera un coup décisif à la caste coloniale, avait déclaré Ferhat Abbas. Mon rapport à la culture procède justement de cette logique patriotique. Et ce n'est pas sans raison si j'ai vite fait d'abandonner la pratique théâtrale au profit du 7e art. La diffusion de la culture cinématographique a joué un très grand rôle dans mon évolution plurielle. Ma pratique, dans ce cadre, est intervenue à un moment où j'aspirais de tout mon coeur à sortir des sentiers battus injustement imposés par l'adversité qui voulait maintenir le secteur de la culture dans les ténèbres d'une évolution primitive.
(A suivre)

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