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Vie privée, vie publique

Il y a des situations qui interpellent l´attention et suscitent obligatoirement la réflexion chez le plus commun des citoyens: un chef d´Etat est-il un homme comme les autres? A-t-il droit à une vie privée comme n´importe quel citoyen lambda?
Autant de questions qui donnent lieu à des controverses depuis que la censure a été abolie dans les pays avancés et surtout depuis que la vie privée a fait irruption dans la vie politique et vice versa.
Sous l´ancien régime, tout était simple: le roi, monarque absolu ou simple marionnette entre les mains d´un cabinet noir, était protégé par une censure draconienne. Son mariage, en général, était prévu à l´avance et ne servait qu´à rapprocher deux seigneuries ou deux familles régnantes et le contrat de mariage ne venait que renforcer d´autres traités beaucoup plus importants. Le monarque pouvait mener la vie qu´il voulait et la reine, situation de la femme oblige, était astreinte à la fonction de reproductrice. Les frasques des uns et des autres sont rapportés par des chroniqueurs qui ont regardé l´Histoire par le trou de la serrure.
Dans les pays où la démocratie n´est qu´une lointaine perspective, malgré Internet et les nouveaux moyens de communication, la vie privée des chefs d´Etat relève toujours du système de l´ancien régime.
En France, par exemple, il aura fallu des années pour connaître les circonstances de la mort de Felix Faure. La sénilité précoce de Paul Deschanels puis la maladie de Pompidou sont des exemples du mutisme d´un appareil d´Etat soucieux de préserver la pérennité du système; même Mitterrand, qui avait promis de publier chaque année un bulletin de santé, avait triché en passant deux mandats avec un mal incurable. Ne parlons pas de la pathétique fin de carrière de Bourguiba, ni de la mort et de la résurrection de Brejnev!
Les bourgeoisies occidentales ayant façonné les opinions publiques ont toujours voulu présenter le chef de l´Etat comme un père de famille idéal: il est toujours présenté entouré de l´affection de sa fidèle épouse et de ses enfants. La famille étant la cellule la plus réduite de la nation, une image sécurisante d´une famille unie donnait un avantage certain à un candidat au fauteuil présidentiel.
Cependant, avec l´évolution des moeurs et des moyens de communication, la donne change: l´image du chef de l´Etat qu´on avait présenté comme un modèle de bonnes moeurs craquèle et s´effrite. Le roman d´amour qui avait alimenté les colonnes de la presse people finit dans un vaudeville de mauvais goût.
J.F.K., qui avait connu son épouse, Jackie, à l´occasion d´interviews, fut l´un de ceux qui exploitèrent l´image du couple jeune et moderne: la suite apprendra au public ébahi que le président du plus grand Etat avait un jardin secret très étendu. Et cela au temps où le couple De Gaulle-Yvonne affichait une entente conjugale digne des sermons dominicaux. Ce fut sous Pompidou que de fâcheuses rumeurs se mirent à courir...
Giscard eut droit à quelques révélations d´après-mandat tout comme Mitterrand qui menait une vie de bigame sans qu´une presse muselée (raison d´Etat oblige) ne vienne ternir l´image du monarque.
C´est Sarkozy qui marquera la rupture: ses déboires conjugaux seront connus bien avant la campagne électorale. Et il faudra s´interroger sur le rôle des lobbies financiers dans le raccommodage éphémère du couple, à la veille de l´élection présidentielle. Et toutes les mises en scène qui suivirent. Qui a dit que les politiques sont avant tout des comédiens?

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