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Premier jour de jeûne

Tout un cérémonial

Il est tout excité et heureux à l'extrême le jeune «futur jeûneur». Il a à peine douze ans. L'âge de la puberté, un peu plus, un peu moins. Mais, que lui importe-t-il une si faible infraction, si infraction il y a. Il faut qu'il le fasse ce jeûne du Ramadhan. Il attend depuis longtemps ce moment, cet instant, ce passage de l'enfance à l'adolescence. Il le fera pas plus tard que demain, le 27ème jour du Ramadhan date de la révélation du livre saint, le «Coran», au prophète Mohammed (Qsssl). Ce «premier jour» convoité et si désiré, il en rêvait secrètement, sans en faire part à quiconque si ce ne fut sa mère. À son père il n'avait jamais osé en parler sachant pourtant que c'était lui le «gardien de la religion» au sein de la famille, mais il craignait un refus de sa part, ce qui est très rare eu égard aux préceptes de l'islam, mais il ne lui aurait pas pardonné en son fort intérieur. Le défi était trop important pour qu'il le prenne à la légère. Trop fier, il n'en avait pas parlé non plus à ses «p'tits amis» pourtant si habitués aux fanfaronnades des autres gamins de la cité populaire où il logeait. Ce «jour» vint donc. Pour l'accueillir, Mourad, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'est mis sur son «31» comme on le dit pour les grands. Auparavant, il est passé en effet chez le coiffeur qui lui fit une coupe symbolique pour la circonstance, juste un «tour d'oreille» bien soigné. Il était vêtu d'une chemise blanche immaculée, que sa maman lui avait préparée, lavée et repassée, avec amour et une certaine fierté mal dissimulée comparable à celle de toutes les mères au moment du mariage de leur fils. Ce sont des moments inénarrables avec précision qui sont profondément ressentis, souvent en silence, parfois le «coeur gros», au fond de leurs tripes malmenées par tant de bonheur. Cette date était cependant déjà programmée par ses soeurs qui attendaient ce moment avec impatience pour voir leur frangin accomplir majestueusement son premier jour de jeûne. C'est un jour de fête qui ressemble, et qu'on assimile aisément, au jour de sa circoncision, une autre date de «pré-passage» au monde des «adultes», ce cercle qui lui semblait si fermé et clos devant ses desiderata d'enfant curieux et ambitieux. Ses soeurs donc, avec bien sûr la complicité de leur mère et l'approbation certaine de leur père, étaient affairées dans la cuisine pour faire de ce jour un moment de félicité et de farniente. Tous les ustensiles étaient éparpillés ici et là pour préparer, qui un repas exceptionnel, comme le veut la tradition, qui des gâteaux «super». Secrètement, ses soeurs avaient même pensé à un petit présent typique et surtout spirituel qu'elles souhaitaient ingénument qu'il le garde pour qu'il puisse le montrer «un jour» à ses enfants lors d'un événement semblable. Ce premier jour de jeûne est souvent fêté avec un certain faste dans nombre de familles algéroises et partout en Algérie. 

De Quoi j'me Mêle

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