Barrages et stations de dessalement en attente de livraison

Tizi Ouzou a célébré laJjournée mondiale de l’eau par de nombreuses activités. Cette célébration coïncide également avec une période où les pluies sont tombées avec acuité faisant remonter le niveau du barrage de Taksebt jusqu’à atteindre les 43%. Cet important débit récupéré par le barrage n’a toutefois pas empêché de grandes quantités d’eau de retourner en mer. Selon Malek Abdeslam, hydrogéologue et enseignant à l’université de Tizi Ouzou, ce sont quelque 120 millions de m3 d’eau qui ont rejoint la mer fin février/début mars 2024 des oueds Sébaou et El Harrach. Le même scientifique a également fait un rappel de la plus importante période de déversement connue à savoir l’année 1974 qui a vu se déverser en mer durant la même période de l’année entre 350 et 436 millions de m3, plus précisément entre 29 et le 31 mars.
Au chapitre de la célébration, notons que la Maison de la culture Mouloud Mammeri a abrité des expositions durant la journée du 22 mars pour vulgariser et faire connaître au grand public les moyens mobilisés par l’État pour répondre à la demande croissante de la population en eau potable et la demande des secteur économiques comme l’industrie et l’agriculture. Lors de la visite sur les lieux du wali Djilali Doumi, une présentation des grands projets a été effectuée par le responsable du secteur des ressources en eau. Il a été question des projets des barrages en réalisation à Tadmaït et à Azeffoun outre les stations de dessalement de l’eau de mer à Tigzirt et Aït Chaffa. D’autres projets de barrage sont en attente de validation telle que celui prévu à Zaouïa sur le versant Nord-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou.
En fait, la Journée mondiale de l’eau est célébrée cette année par l’Organisation des Nations unies sous le thème « l’eau pour la paix » car explique-t-on, l’eau peut être source de paix ou de conflit car, explique l’ONU dans son document, « lorsque l’eau est rare ou polluée, ou que certains n’y ont pas accès ou y ont un accès inégal, des tensions peuvent apparaître entre les populations et les pays concernés ». Toujours au chapitre de la thématique choisie, le document onusien précise que « plus de 37 milliards de personnes dans le monde dépendent de ressources en eau transfrontières. Pourtant, 24 pays seulement ont conclu des accords de coopération pour l’ensemble de leurs ressources en eau partagées.
L’importance de cette ressource pour l’humanité entière apparaît par ailleurs lorsque l’on sait que « la santé publique et la prospérité, les systèmes alimentaires et énergétiques, la productivité économique et l’intégrité environnementale sont tous tributaires d’un cycle de l’eau fonctionnel et géré de manière équitable », ajoute le document publié sur le site de l’Organisation qui lance ainsi un appel aux pays concernés de s’unir en urgence pour protéger et conserver cette ressource la plus précieuse afin de faire face « à l’aggravation des effets du changement climatique et à la croissance démographique ».
Enfin, il y a lieu de souligner que les efforts des pouvoirs publics dans la wilaya de Tizi Ouzou ont réussi à arrimer les moyens aux besoins des populations et des activités économiques. Toutefois, il faudra travailler sur d’autres volets tels que les réseaux d’assainissements. Effectués dans l’urgence de préserver la santé des populations, ces réseaux d’assainissement à travers les communes ont été déversés dans les rivières. Ce qui a eu des répercussions néfastes sur l’environnement. Aujourd’hui, il s’avère nécessaire que d’autres méthodes soient trouvées pour préserver ces cours d’eau qui retournent tous dans la mer ou dans les barrages.