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76e Festival de Cannes: Jeanne du Barry (Maïwenn)

Un air de «Grand Bleu»?...

Fille d'un Vietnamien et d'une Algérienne, avec six films au compteur... Maïwenn est devenu un label.

Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est cette propension à la mutualisation d'une certaine façon de rendre compte des films, elle est le fait, souvent, de plumes bien affûtées, par le temps et le talent certes, mais quand même... En effet, bien des heures avant la projection, en ouverture du 76e Festival de Cannes, les premiers missiles ont déjà été tirés, comme pour «saluer» la sortie, en salles également, de «Jeanne du Barry».
Et pour rester dans le cinéma, on avait l'impression de vivre un remake qui date de...1988, l'année du «Grand Bleu» de Luc Besson: «Ce film manque de producteur, de scénariste et même de metteur en scène», avaient titré certains quand d'autres parlaient déjà de «Grand Plouf»...
En salles, 9,2 millions de personnes s'étaient donné rendez-vous pour saluer ce film et son réalisateur, qui devenait le parrain, sont pressées dans les salles obscures pour découvrir le parrain de ce qu'on appellera de «génération grand bleu»!
Depuis, beaucoup d'évènements ont jalonné la vie du jeune, Luc Besson, de 28 ans à l'époque, mais aussi de la (toute) jeune Maïwenn, son épouse à 16 ans et la mère de sa première fille. Puis, chacun traça sa route... Celle de Maïwenn sera moins balisée, avec des «sorties de route», chanceuses malgré tout, qui lui auront permis de laver le linge familial en public, puisqu'elle en fera son premier spectacle et la fera aussi connaître. Aujourd'hui cette fille d'un Vietnamien et d'une Algérienne, avec six films au compteur, aura réussi à imposer définitivement sa marque de fabrique avec son seul prénom! Maïwenn est devenu un label. Et c'est forte de tous ces bras de fer qu'elle a débarqué à Cannes serrant la main de «Jeanne du Barry» avec comme sparring partner, Johnny Depp. Le film pèse lourd, pas moins de 22 millions de dollars. Et il y a bien des similitudes, par -dessus les siècles, entre la cinéaste et cette roturière qui devint la favorite de Louis XV et se fraya un chemin jusqu'à Versailles, malgré l'hostilité ambiante qui n'avait de cesse de lui rappeler son modeste milieu d'origine. Et à l'arrivée, on se retrouve perplexe, non plus à l'égard de «Jeanne du Barry», mais de ceux qui n'y ont vu qu' «une entreprise autogénératrice de flatteries à 20 millions d'euros». Du coup, en inscrivant ce film dans l'orthodoxie des «films de cour», en désamorce, involontairement, la critique la plus fondée et donc la mieux partagée, celle du choix de Johnny Depp pour ce rôle de comparse royal de première catégorie, au visage figé par une concentration qui n'évitera pas au spectateur d'avoir de la gêne pour la galère «orthophoniste» dans laquelle, s'est mis le «Pirate des Caraïbes», pour baragouiner en français, malgré la présence quotidienne, sur le plateau d'un coach. «Mon objectif ultime était de laisser les mots sortir spontanément pour me consacrer surtout à ce qu'il y a derrière eux», confiait le lucide Johnny Depp. Une consolation, muet, Depp rappelle que le talent existe aussi dans l'arrière-boutique, de la star hollywoodienne. La preuve, bouche cousue, la vedette hollywoodienne a signé, en 2022, un contrat pour trois ans de 20 millions de dollars avec Dior! L'argent n'a pas de couleur, même s'il s'agit là d'un acteur qui a vu, depuis ses démêlés avec la justice américaine (blanchi depuis), ses projets annulés les uns après les autres. Outre-Atlantique on parle même d'enterrement de première classe pour Depp. À moins que son passage sur la Croisette ne redonne aux bookmakers hollywoodiens, le goût du risque.
Un autre risque avait pris, avant lui, sa réalisatrice, Maïwenn: «Versailles, je le voyais comme le milieu du cinéma qui, peut-être parce que j'avais été la femme de Luc Besson, m'a rejetée d'emblée, qui m'a traitée avec beaucoup de condescendance et d'agressivité. Je me suis fortement identifiée à son parcours de transfuge», confiait hier, la cinéaste à un journal français. La petite fille de Belleville, une Belkhodja également, dont la mère a été une incontournable de la cinémathèque algérienne, dans les années où l'Algérie était un bouillon de culture permanent, Maïwenn, donc, trouvera t-elle dans cette thérapie par le cinéma une paix avec elle-même, c'est tout le mal qu'on lui souhaite: «Jeanne du Barry» pourrait y contribuer fort probablement. Inch'Allah!

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