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34ème anniversaire du soulèvement populaire du 5 octobre 1988

Les enseignements d’une révolte

Les jeunes n’étaient pas structurés politiquement et les manifestations étaient sporadiques dans les quartiers populaires et les grandes villes du pays.

Les événement du 5 octobre 1988, dont c'est le 34e anniversaire aujourd'hui, sont le premier acte d'une lame de fond qui a touché, 23 ans plus tard, les autres pays arabes. Le printemps algérien a, en effet, pris racine en avril 80, pour ensuite éclater à la face du monde en octobre 1988, ouvrant le pays à une nouvelle réalité sociopolitique, dont les conséquences sur les Algériens auront conduit à un magnifique soulèvement populaire pacifique 31 ans plus tard.
Il y a lieu de noter qu'à l'origine de la colère d'octobre, un contexte politique et historique porteur de message et aussi d'objectifs. Des manifestations spontanées ont mis des milliers de jeunes dans la rue. Elles ont été relayées par des mouvements politiques, à l'époque clandestins, et des syndicalistes en lutte contre la mainmise du parti unique et de son fameux «article 120». Les manifestants avaient un seul message, celui de mettre un terme à leur mal-vie qui s'exprimait à travers le chômage endémique au point où un chômeur avait une seule connotation à cette époque, à savoir «le hittiste», quelqu'un passait son temps collé au mur, à défaut d'un emploi lui permettant de rompre avec la spirale du désespoir. Ce message était aussi façonné d'une manière caricaturale en ciblant le président de l'époque, Chadli Bendjedid. Ce qu'il faut dire par rapport à cet événement qui a marqué la génération post-indépendance, c'est qu'aucun mouvement politique n'avait revendiqué la paternité de ce mouvement populaire spontané au tout début des émeutes, c'est-à-dire les 2, 3 et 4 octobre 1988. Les jeunes n'étaient pas structurés politiquement et les manifestations étaient sporadiques dans les quartiers populaires et les grandes villes du pays. D'ailleurs, cette absence de structuration avait conduit les jeunes manifestants à s'attaquer aux infrastructures étatiques à l'image des Souks el Fellah, les magasins étatiques de vente des chaussures, les commissariats, les bus de la Rsta et les kasmas du FLN.
C'est à partir du 5 octobre que les revendications politiques commençaient à s'exprimer d'une manière claire par des mouvements politiques jadis non agréés et les éléments récalcitrants au sein de l'Ugta dont la voix était brimée par les gardiens de la pensée unique au sein du FLN. La grève de (septembre-octobre 1988) était l'étincelle qui a provoqué le climat d'une émeute sociale et le processus qui s'en est suivi après. Sur le plan politique, le président de l'époque, Chadli Bendjedid a fait moult fois allusion aux luttes de factions au sein du FLN et par ricochet au sein du régime. On a d'ailleurs, prêté à Chadli Bendjedid un appel indirect aux masses pour sortir, pour manifester leur désarroi face au climat tendu qui caractérisait la scène politique et sociale de l'époque.
L'issue a été douloureuse, plus de 500 morts lors desdites manifestations dans un contexte d'état de siège qui a fait que l'ANP se soit trouvée pour la première fois face à face avec le peuple.
Pour l'Histoire, la mouvance islamiste a voulu récupérer et politiser les émeutes d'octobre. Cette situation avait participé gravement dans les dérapages qui se sont soldés par la mort de centaines de jeunes et des milliers de blessés. C'est après le 5 octobre, c'est-à-dire le 10 et le 11 que les langues commençaient à se délier politiquement en parlant de l'ouverture démocratique, du multipartisme et de la démocratie. Les événements du 5 octobre1988 ont ouvert la voie à un multipartisme que certains qualifiaient de «façade». Depuis cette période phare de l'Histoire politique du pays, l'Algérie n'a pas cessé de faire face à toutes les situations politiques les plus douloureuses qui ont menacé y compris l'existence de l'État national à cause des dérives qui ont contribué à plonger le pays dans une crise politique gravissime. La violence islamiste avait provoqué la fermeture de cette parenthèse «démocratique». Le Mouvement populaire du 22 février 2019 s'inscrivait dans le même sillage de soulèvement du 5 octobre avec une démarche pacifique qui exigeait le départ du président Bouteflika. À 34 ans des évènements d'octobre et à plus de 3 ans du Mouvement populaire du 22 février, les Algériens mesurent l'évolution de leur société, de leur pays, des relations entre l'État et le citoyen et surtout, l'espoir qui renaît avec une diplomatie efficace, une économie qui se diversifie et une volonté de l'État de protéger socialement l'ensemble de la communauté nationale.

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