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Rabah Belamri est décédé le 28 septembre 1995

Le romancier au regard blessé

Il a été l'un des tout premiers et l'un des rares écrivains algériens à avoir réussi à se faire éditer chez Gallimard, considéré comme l'une, sinon la plus prestigieuse maison d'édition de langue française.

Incontestablement, Rabah Belamri est l'un des meilleurs romanciers algériens francophones. Rabah Belamri a été l'un des tout premiers et l'un des rares écrivains algériens à avoir réussi à se faire éditer chez Gallimard, considéré comme l'une, sinon la plus prestigieuse maison d'édition de langue française. Son roman intitulé «Regard blessé» a été publié en 1987 chez Gallimard et obtint immédiatement un grand succès et salué par la critique et la presse pour ses qualités littéraires. C'est un auteur qui a pu briller dans l'univers littéraire grâce à ses romans et à sa poésie pétrie d'un génie littéraire que lui reconnaissent les critiques et les universitaires spécialisés.
Rabah Belamri nous a quittés le 28 septembre 1995, mais son oeuvre, notamment romanesque,,continue d'être rééditée particulièrement en France, en édition de poche.

Poésie pétrie de génie littéraire
Bachir Belamri, frère du grand écrivain, a tenu à rendre un vibrant hommage à l'occasion de l'anniversaire de son décès.
Une mort prématurée, puisque, rappelle le frèhre, Rabah Belamri n'avait que 49 ans quand il est décédé emporté par une maladie suite à une délicate opération chirurgicale. En nous quittant de manière précoce, Rabah Belamri a laissé une oeuvre importante, dense et inachevée. «Mais aussi une famille sous l'emprise du choc, une communauté littéraire affligée et des amis prostrés par la douleur», se souvient Bachir Belamri.
Rabah Belamri a vu le jour le 11 octobre 1946 à Bougaâ dans la wilaya de Sétif. Après des études au lycée «Albertini» de Sétif, Rabah perd la vue à l'âge de 16 ans. «En dépit de ce tourment, il accède à l'Ecole des jeunes aveugles d'El Biar (Alger), puis à l'Ecole normale d'instituteurs de Bouzaréah et à l'Université d'Alger. En 1972, il arrive à Paris où il soutient un doctorat sur l'oeuvre de Louis Bertrand «Miroir de l'idéologie colonialiste», qui fut publié par l'Office des publications universitaires en 1980», témoigne encore le frère de l'auteur de «Le soleil sous le tamis» tout en insistant sur le fait que la perte tragique et précoce de la vue en 1962, n'a fait que renforcer la ténacité et la persévérance de ce génie des mots.
«La volonté inébranlable de s'épanouir et de transmettre, l'a emporté sur l'adversité. Il ne subsistait que son coeur et sa sensibilité pour voir ce monde, notamment son pays et son peuple qu'il dépeint par le biais de brillantes fresques romanesques, littéraires et poétiques
Ses récits sont marqués par une écriture autobiographique, où l'Algérie meurtrie, avant et après l'indépendance, est au centre d'un univers puisant ses racines dans l'oralité», ajoute notre interlocuteur.
L'oeuvre riche et variée de Rabah Belamri, romancier, poète et conteur, dégage une force évocatrice, une énergie expressive et une puissance poétique contenue dans chaque mot, rappelle Bachir Belamri tout en soulignant que cette même oeuvre restitue la réalité amère et la gravité de la situation vécue par l'auteur, mais sur un ton d'enjouement et d'ironie qui confine à l'expression sa tendresse. Il faut rappeler que l'oeuvre littéraire de Rabah Belamri est très riche et variée. Elle comprend la poésie: «Le galet et l'hirondelle», «L'olivier boit son ombre», des recueils de contes: «Contes de l'Est algérien», «L'oiseau du grenadier», «L'âne de Djeha», etc. Rabah Belamri est aussi l'auteur de plusieurs romans: «Le soleil sous le tamis», «Regard blessé», «L'asile de pierre», «Femmes sans visage», «Mémoire en archipel». Il est aussi essayiste, auteur de livres comme: «Jean Sénac, entre désir et douleur».

Une écriture autobiographique
Rabah Belamri est l'un des rares écrivains algériens à avoir publié des livres en version bilingue (français-arabe). C'est le cas des ouvrages intitulés: «Proverbes et dictons algériens» et «L'âne de Djeha».
Le frère de Rabah Belamri rappelle que l'apport indéniable de ce dernier à la préservation de la poésie populaire, qui se caractérise par la force du verbe et la profondeur des messages, lui confère un caractère intemporel et surtout une portée philosophique, constituant un véritable gisement duquel doivent s'abreuver les Algériens; c'est un véritable patrimoine qu'il nous appartient à tous de préserver et de vulgariser
Notre interlocuteur a indiqué que l'attachement de Rabah Belamri à la réalité algérienne ne s'est jamais démenti: ses colères et ses critiques étaient sévères, avec une intransigeance et une exigence remarquables.
Sa disparition brutale et précoce, après celles de Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Tahar Djaout, Rachid Mimouni... constitue une grande perte pour la littérature algérienne et maghrébine.

Une exigence remarquable
Pour Bachir Belamri, Rabah Belamri n'a pas besoin de commémoration officielle. Ses innombrables lecteurs en Algérie et à travers le monde lui rendent déjà hommage en lisant ses oeuvres intemporelles tout en léguant ses pensées et ses réflexions aux générations futures.
«Le parcours atypique, le génie, l'oeuvre, les écrits pleins de romance, pétris de tolérance, de souvenirs et de sensualité de Rabah Belamri, méritent d'être connus et reconnus du grand public et de la jeune génération. Tout le monde s'accordera ainsi un instant pour commuer avec l'esprit et l'âme de ce grand poète qui ne nous a réellement jamais quittés», ajoute Bachir Belamri en guise d'hommage à son frère. Avant de conclure: «Si l'homme n'est plus, l'écrivain vit toujours en nous.
Rabah Belamri est ce soleil tenace qui continue à briller dans nos coeurs. Il demeurera éternel dans nos mémoires, tel un conte formidable dans le patrimoine d'une nation».

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