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Manifestation contre la présence française au Tchad

La petite contestation qui monte...

Comme une tache d'huile, la contestation de la présence militaire française se propage à travers le Sahel. Après avoir secoué le Mali, puis le Burkina Faso, la contestation qui cible en priorité la force Barkhane a maintenant gagné le Tchad où a eu lieu, hier, une manifestation à N'Djamena de plusieurs centaines de Tchadiens, aux cris de «La France, dégage!», «Non à la colonisation».
Les manifestants qui reprochent à l'armée française d'être un soutien de la junte militaire ont brûlé au moins deux drapeaux de l'ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations-service Total, «symbole» de la France coloniale, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés. Initiée par la plate-forme d'opposition Wakit Tamma, la manifestation a pourtant été autorisée par les dirigeants tchadiens qui l'ont encadrée par un important dispositif sécuritaire afin d'éviter les dépassements. Depuis le 20 avril 2021 et la mort sur le front anti-rebelles de l'ancien homme fort du Tchad, le président Idriss Déby Itno, au pouvoir absolu durant une trentaine d'années, son fils Mahamat Déby Itno dirige le pays «en transition», à la tête d'un conclave de 15 généraux qui promettent avec lui «des élections libres et démocratiques» dans un délai de 18 mois. Mahamat Déby Itno a ainsi lancé un Dialogue national inclusif avec l'ensemble de l'opposition et même les groupes rebelles, pour la plupart ancré au sud de la Libye voisine. C ette initiative a reçu la bénédiction de l'ONU, de la France, de l'UE et même de l'UA dont le président de la Commission n‘est autre que le Tchadien Moussa Faki, par ailleurs à l'origine de l'octroi à l'Etat hébreu du statut de membre observateur en fin de compte désavoué lors du dernier sommet de l'organisation panafricaine. Cet encouragement tranche singulièrement avec les sanctions brutales imposées aux autres pays tels que le Mali, le Burkina et la Guinée auxquels la Cédéao, mais aussi les instances précitées reprochent sévèrement de traîner des pieds pour se conformer aux exigences d'un retour rapide des civils au pouvoir. Il est vrai que le Tchad a pour lui le rôle important de son armée dans la lutte contre les groupes terroristes au Sahel, qu'il s'agisse de Boko Haram et de l'Iswap, côté nigérian, ou de l'EIGS et d'Aqmi, côté des Trois-frontières. Mais comme dans les pays de cette zone violemment attaquée par les groupes terroristes, le Tchad voit désormais des lycéens et collégiens de plus en plus nombreux contester véhément le rôle des soldats français. Chantant en choeur «la France dehors», ils disent manifester contre un jeu qui vise à leur imposer la continuité du système Déby, c'est- à- dire une souffrance continuelle depuis l'indépendance de leur pays. Le coordinateur de Wakit Tamma, Me Max Loalngar, souligne que «la France installe des dictateurs sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté». Paris a réagi en prônant le «dialogue» et en proposant «une aide» mais la situation n'est pas pour autant apaisée, Wakit Tamma s'étant retiré du dialogue avec «un régime illégitime».
À l'opposé du Tchad, la Guinée vient d'opter pour une transition de...trois ans, de quoi donner des angoisses à la Cédéao et aux instances qui sanctionnent à tour de bras sans prendre en compte le fait que seuls les peuples paient le tribut de telles mesures, au demeurant inefficaces. 

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