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Arnaud Montebourg revient sur l’incident de Djaâboub et affirme

«L’Algérie est un pays ami»

Il insiste sur l’attitude du peuple français qui a «approuvé à 90,8 % l’indépendance de l’Algérie et la coopération avec la France».

Le pavé dans la mare lancé, il y a plusieurs semaines, par le ministre du Travail, El Hachemi Djaâboub, en qualifiant la France d'«ennemi éternel» de l'Algérie, a été commenté, hier, par le président de l'Association française, France-Algérie, Arnaud Montebourg.
L'ancien ministre de François Hollande et qui revendique une part d'algérianité dans sa généalogie, s'est abstenu d'interférer dans la suite à donner à la «gaffe» de Djaâboub, en renvoyant «aux gouvernements d'Alger et de Paris» la responsabilité «de faire savoir ce qu'ils pensent de cette assertion». Il reste que pour Montebourg, «les sociétés civiles française et algérienne ne peuvent pas rester silencieuses». S'exprimer avec autant de «distance» de l'événement lui-même, témoigne d'une volonté de ne pas jeter de l'huile sur le feu. Seulement voilà, une réaction de cette association, «fondée en 1963 par des Français qui avaient lutté pour la liberté et l'indépendance du peuple algérien», est toujours nécessaire, selon son président, qui retient la volonté de ses fondateurs de maintenir avec le peuple algérien des liens d'amitié «après Jean-Pierre Chevènement, Pierre Joxe, Bernard Stasi, Germaine Tillion...» de constater dans le communiqué rendu public, hier: «Cette volonté n'est à l'évidence pas partagée par tout le monde.» Reconnaissant qu' «en France, certains ont la rancoeur tenace», il signale, cependant qu'«en Algérie, les courants de l'islamisme politique veulent créer un fossé entre le Maghreb et l'Europe». Le propos de El Hachemi Djaâboub verse, à en croire l'ancien ministre français, dans ce cas de figure. «À ces derniers nous voulons rappeler que la liberté et l'indépendance de l'Algérie ont toujours eu de fervents soutiens en France», plaide-t-il. Il en voudra pour preuve «le courage de François Mauriac, Raymond Aron, de Jacques de Bollardière, Edmond Michelet, Stéphane Hessel, Jean Daniel, Jean Lacouture...» et bien d'autres militants de la cause de l'indépendance de l'Algérie, dont certains ont donné leur vie, à l'image de Maurice Audin, pour que vive l'Algérie indépendante.
Le président de l'association France Algérie cite dans son communiqué les victimes de l'OAS et insiste sur l'attitude du peuple français qui «a approuvé à 90,8% (...) l'indépendance de l'Algérie et la coopération avec la France», lors du référendum d'autodétermination de l'été 1962. C'est dire donc que «dans ses profondeurs, le peuple français avait compris le mouvement historique de conquête de l'indépendance par les Algériens», explique le petit-fils d'un résistant algérien contre le colonialisme.
Après cette plaidoirie en faveur de l'amitié algéro-française fondée sur le respect mutuel et très bien argumenté, Arnaud Montebourg s'est lancé dans son communiqué, dans un réquisitoire en règle contre les courants islamistes qui, dit-il, «veulent créer un fossé entre le Maghreb et l'Europe». Affirmant que El Hachemi Djaâboub entend «confondre notre peuple avec une infime minorité haineuse», Montebourg l'accuse «d'entretenir la discorde et de nourrir ces franges marginales qui, dans nos deux pays, voudraient empêcher la coopération et le travail en commun». L'ancien ministre fait certainement allusion aux nostalgiques de l'extrême droite qui freinent toute velléité de rapprochement entre les deux sociétés, algérienne et française.
«L'Algérie est un pays ami», dira-t-il, en ne manquant pas de souligner que ses compatriotes «ont ressenti avec le Mouvement populaire récent une profonde fraternité avec les Algériens luttant pour le renouveau».
Un clin d'oeil au Hirak, mais dans l'optique d'un rapprochement des peuples. On en a pour illustration la conviction qu'affiche Montebourg quant au fait que «beaucoup de nos compatriotes ont l'Algérie au coeur et ils ont raison. Beaucoup de nos concitoyens sont venus de l'autre rive de la Méditerranée. Nous avons la même langue en partage». Autant de facteurs qui plaident en faveur d'une amitié sincère, sachant que l'écrasante majorité des Français n'applaudit pas le système colonial. Avec tous ces points objectifs de convergence. «Il est urgent de replacer ces discours hostiles dans les ténèbres. Tous ceux qui le feront serviront bien la cause de l'amitié franco-algérienne et d'un avenir fécond en Méditerranée», conclut Arnaud Montebourg.

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