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Une bataille perdue

L'Algérie souffre encore de deux énormes contraintes: la rareté et la mauvaise gestion.

vingt ans plus tard, le robinet récalcitrant reprend des siennes et redevient à sec! Après le choc hydraulique de 2001-2002 qui a failli contraindre l'Algérie à importer de l'eau, nous revoilà exactement devant la même problématique: le précieux liquide manque terriblement en Algérie.
Selon les prévisions les plus optimistes et avec les infrastructures actuelles de stockage et de dessalement, l'Algérie accusera un déficit en eau de 1 milliard de m3 dans les quatre années à venir. On aura donc un volume d'eau mobilisable en diminution alors que la demande ne fait qu'augmenter. Insoluble équation qui met en péril tout le développement du pays ainsi que ses objectifs socio-économiques.
Il faut savoir que les changements climatiques ont imposé un bouleversement des tendances pluviales, notamment en Algérie, classée 29e pays le plus touché par la sécheresse, d'après un classement établi par l'organisation Word Ressources Institute (WRI). L'on se demande alors pourquoi nos décideurs politiques n'ont pas érigé la question de l'eau en urgence nationale prioritaire? Pour ne pas rester otage des caprices d'un ciel avare en pluviométrie, l'Algérie doit trouver d'autres alternatives appropriées au stress hydrique, malgré les 7,5 milliards de mètres cubes des eaux de barrages et le un milliard de mètres cubes généré par le dessalement de l'eau de mer.
Le recyclage des eaux usées peut constituer une bonne alternative. À ce propos, il faut noter que c'est un véritable «gisement» aquifère qui se perd chaque année dans la nature. Seuls 5% à 6% de cette eau recyclée est réutilisée alors que la moyenne mondiale est de l'ordre de 50%. Cela suffira-t-il pour régler définitivement le problème de la disponibilité de l'eau? Bien évidemment non, tout autant d'ailleurs, qu'une éventuelle importation de cette ressource ne sera qu'une entreprise à fonds perdus d'avance.
À supposer qu'on importe réellement de l'eau. Posons la simple et évidente question: comment distribuer cette eau? Il faut bien la verser dans des canalisations lesquelles canalisations accusent une perte de près de 40%. Et ce n'est pas en un quart de tour que nous allons régler le problème des fuites sur un réseau de 150000 km! Il sera alors préférable de subventionner l'eau minérale. L'Algérie souffre encore de deux énormes contraintes: la rareté et la mauvaise gestion. La première contrainte n'est pas maîtrisable, mais peut être atténuée. Quant à la seconde, elle est directement imputable aux différents dirigeants qui se sont succédé à la tête de secteurs. Il ne s'agit pas là de faire leur procès, mais le constat est là: après 16 ans de travail avec des professionnels de l'eau, Suez en l'occurrence, et des millions d'euros déboursés dans le cadre des contacts avec cette entreprise, l'Algérie connaît toujours un déficit de management de l'eau? Où est alors le transfert technologique tant évoqué? On a vu la gestion hasardeuse des derniers mois face au stress hydrique qui persiste depuis des années. Pour communiquer sur un rationnement de l'eau au niveau de la capitale, tout un ministère a failli se noyer dans ses propres contradictions. On a déjà perdu la bataille, mais la guerre de l'eau ne fait que commencer.

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