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El Ankis nous a quittés en septembre 2015

La pierre angulaire du chaâbi

Le vide laissé par Boudjemaâ El Ankis, et les artistes qui sont de sa trempe, est incommensurable.

Avec le départ d'artistes de la trempe d'El Hachemi Guerouabi, de Boudjemaâ El Ankis et d'Amar Ezzahi, le chaâbi est devenu orphelin. Cela ne signifie pas qu'il y a absence de relève dans ce genre artistique, mais ces ténors ont marqué de manière exceptionnelle et inédite la scène artistique chaâbie. Ils ont traversé environ un demi-siècle et touché de ce fait plusieurs générations de mélomanes férus de chaâbi, un genre authentique et unique. Boudjemaâ El Ankis nous a quittés en septembre 2015. Il n'a pas cessé de répondre présent à toutes les sollicitations et les invitations qu'il recevait en dépit de son âge avancé et de la fatigue. Il a ainsi fait le déplacement jusqu'à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri en mars 2010 où un hommage lui avait été rendu.
La salle de spectacles de la Maison de la culture de Tizi Ouezou était archicomble. Pouvait-il en être autrement quand on connaît la stature de ce grand artiste, lui qui est originaire d'Aît Rahouna dans la daira d'Azzefoun qu'il visitait régulièrement, même à la fin de sa vie. C'était indispensable pour lui. Il était autant attaché à Alger, sa ville adoptive qu'à Azeffoun, sa terre natale.
Un genre authentique et unique
.Et quand, en mars 2011, les organisateurs du festival du film amazigh l'avaientt invité pour honorer de sa présence la cérémonie d'ouverture, Boudjemaâ El Ankis était aussi de la partie car pour lui, Azeffoun représente ce lien affectif et indéfectible qu'il n'a cessé de nourrir et où se ressourcer inlassablement, jusqu'à son décès.
Un maître d'un grand maitre
À l'instar de tous les maîtres de la chanson chaâbie, Boudjemaâ El Ankis avait sa propre technique dans sa façon d'interpréter aussi bien les qacidate que les chansonnettes avec lesquelles il a brillamment débuté sa carrière grâce à l'apport incommensurable du génie incontournable dans ce genre, le regretté Mahboub Bati. Boudjemaâ El Ankis avait également le don de l'improvisation, devenu indispensable pour pas mal de piliers de la chanson chaâbie. Car, comme on le sait bien, dans la majorité des cas, ce sont les mêmes musiques et les mêmes textes qui sont repris par ces ténors. Donc, pour ne pas ennuyer le mélomane, l'improvisation et la création spontanée et continuelle sur scène étaient devenues une condition sine qua non pour tout chanteur qui voulait se distinguer et marquer les esprits. Et, Boudjemaâ El Ankis excellait dans ce domaine. Il suffit de réécouter les chansons les plus célèbres interprétées pratiquement par tous les artistes du chaâbi, chantées par El Ankis, pour constater le génie créateur de ce dernier. Qu'il s'agisse de l'immortelle«El Kaoui», «Youm el djemaâ» ou encore la mythique «El Meknassia» et tant d'autres trésors de la chanson chaâbie, El Ankis les exécutait avec son propre timbre qui ne ressemble à aucun autre à tout point de vue. Ce n'est pas du tout un hasard si Amar Ezzahi a fait d'El Ankis un maître et un repère unique pendant toute sa vie. El Ankis a été le maître d'un grand maître. C'est dire la valeur dont jouissait ce dernier. El Ankis, pour sa part, a eu El Hadj Mhamed El Anka, pour maître. D'où son surnom (El Ankis) lui dont le vrai nom est Mohamed Arezki Boudjemaâ. Il a eu la chance, de voir le jour le 17 juin 1927, à la casbah d'Alger, véritable fief du chaâbi. Ce qui lui a permis d'acquérir, très jeune, les rudiments de cet art qui étaient très en vogue à l'époque grâce à l'apport indéniable d'El Anka, lui aussi enfant de la Casbah (plus exactement Bir Djebah) et d'Azeffoun. El Ankis a côtoyé les monstres sacrés de la chansons chaâbie comme El Anka, El Hadj Mrizek, etc. Ses premiers grands succès, El Ankis les doit à Mahboub Bati qui lui avait composé des chansons sublimes à l'instar de l'inénarrable et magique «Rah el ghali rah» (reprise en 1996, en kabyle, Matoub Lounès dans son album «Assirem») ou encore
«Tchawrou aâliya»,«Ahya Ntiya», mais aussi et surtout «ya lmeqnine ezzine» et «Ya bhar ettouffane» (de Mohamed El Badji). Depuis les premiers succès, El Ankis n'a pas cessé de séduire ses fans et d'être consacré d'année en année jusqu'à devenir un géant de la chanson chaâbie. On ne peut désormais pas parler de chaâbi sans citer El Ankis. Il en est l'une de ses pierres angulaires.

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