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Les mauvais choix du monarque

Il devra donc se fournir auprès du Qatar ou des Etats-Unis. Deux pays lointains, avec le risque d'approvisionnement que cela suppose.

Chargé, hier, par Amnesty International pour atteinte aux droits de l'homme dans l'épisode de Ceuta où il a «encouragé» plus de 8000 migrants à fouler le sol espagnol, le Maroc récolte le fruit d'une politique qui relève de la paranoïa dès qu'il s'agit du Sahara occidental. Mohammed VI est à son énième écart dans ses rapports avec ses voisins. Avant cet incident qui a jeté un froid avec son principal partenaire dans la région, il a pratiqué une sorte de chantage inqualifiable à l'endroit de l'Algérie et l'Espagne en menaçant de ne pas renouveler sa part du contrat de l'approvisionnement de l'Espagne en gaz algérien via un gazoduc qui traverse son territoire. La manoeuvre n'avait qu'un seul objectif, à savoir mettre l'Algérie en difficulté en la privant d'un de ses plus importants clients, histoire de lui forcer la main sur la question du Sahara occidental. dans cette manoeuvre, «le pion» c'était l'Espagne, dont l'intérêt aurait été de chercher à tout prix le moyen de convaincre Alger de céder à la pression du Makhzen. Dans cette «entourloupe» digne d'un mauvais scénario pour un film de série B, Mohammed VI pensait avoir fait le meilleur usage de la position stratégique du Maroc. Mais, outre le fait que son plan a toutes les chances d'échouer lamentablement, les conséquences de l'échec seront terribles pour le Maroc lui-même. Et pour cause, maintenant que l'Espagne et l'Algérie ont trouvé l'alternative au territoire marocain pour développer leur partenariat énergétique, le Maroc perd gros dans l'histoire. Il ne pourra plus prélever le montant de la redevance que lui payent les deux pays, fournisseur et client, pour le droit de passage du gazoduc. La «grande trouvaille stratégique» du roi se retourne donc contre lui. Au mois de juillet prochain, le royaume achètera du gaz qui ne sera manifestement pas algérien. Il devra donc se fournir auprès du Qatar ou des Etats-Unis. Deux pays lointains, avec le risque d'approvisionnement que cela suppose.
Mais Mohammed VI croit avoir trouvé la solution en allant prospecter le gaz nigérian. Le projet d'un gazoduc entre le Maroc et le Nigeria a été «cultivé» par Rabat, au point d'y croire. Mais la réalité topographique, technique et économique rend sa réalisation impossible. Il est vrai qu'Abudja a miroité la faisabilité du mégachantier et des rencontres ont eu lieu au Maroc. Et quand bien même les deux pays seraient prêts à relever le défi, le gazoduc mettrait des décennies pour voir le jour. Dans l'intervalle, le Maroc dépensera des milliards de dollars en achat de gaz, résultat de l'improvisation du roi. La vérité est dans un twitt du ministre algérien des Affaires étrangères, daté de décembre dernier: «J'ai Rencontré mon frère Geoffrey Onyeama à Abuja. Nous avons eu des discussions fructueuses sur le renforcement des relations bilatérales et la mise en oeuvre de projets stratégiques en cours de développement, notamment la liaison autoroute transsaharienne Lagos à Alger, le pipeline transsaharien et le câble à fibre optique.» C'est dire le plan de charge colossal entre Alger et Abudja. Tout est dit. Le royaume perd sur toute la ligne. Israël ne lui servira à rien...

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