L’unité des rangs en priorité

Le 7e Sommet des chefs d'État et de gouvernement entrera dans le vif du sujet dans une semaine. Le 29 février exactement. Les experts enchaînent les interventions. Plusieurs questions sont débattues. Parmi celles qui semblent centrales figure celle du consensus. Il est incontestable que l'Algérie qui abritera cet évènement international de premier plan de ce début d'année si ce n'est carrément de l'année 2024 qui esquissera l'avenir énergétique de la planète, compte bien lui donner un écho retentissant. À la mesure du rang de pays gazier leader qu'elle occupe désormais. Les Challenges à relever seront nombreux. «L'organisation d'un évènement aussi important dans une conjoncture très particulière, marquée par l'importance cruciale du gaz dans la sécurité énergétique et dans la transition énergétique traduit le rôle important que joue l'Algérie au sein du Gecf, en tant que membre fondateur, et sur la scène énergétique internationale en tant que fournisseur fiable de l'énergie», soulignera le ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Il s'agira aussi d'aplanir d'éventuels points divergents dans l'intérêt de tous. L'Algérie est toute indiquée pour jouer ce rôle fédérateur. Les experts sont en tout cas unanimes. Ils ne le disent pas par chauvinisme. Leurs arguments sont en béton. Ils soulignent l'importance du 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf), vu le contexte des défis et des circonstances géopolitiques et économiques que traverse actuellement le monde, affirmant que l'Algérie dispose d'une grande expertise et d'une expérience pionnière dans «la construction» de consensus entre les États, à même de préserver les intérêts des pays exportateurs de gaz. L'Algérie est capable de relever ce défi, vu qu'elle dispose d'une grande expérience dans le dialogue et le rapprochement des vues, ce qui mènera inéluctablement à consolider son rôle au plan international, déclareront-ils à l'unisson, le 19 février, lors d'une conférence organisée à l'Institut national des études stratégiques et globales (Inesg) sur les enjeux du gaz, sous le thème «Sécurité énergétique comme outil pour réaliser les objectifs stratégiques». Il faut rappeler en effet que c'est lors d'un sommet informel de l'Opep qualifié d'historique par les médias et les experts internationaux qui s'est tenu à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15e Sommet du Forum de l'énergie que s'est dessinée la création l'Opep+, suite à une offensive diplomatique d'envergure et sans précédent, lancée par l'Algérie. Elle a eu notamment pour impact d'aplanir le différend irano-saoudien. Deux acteurs majeurs de l'organisation des pays exportateurs de pétrole. Plus loin de nous en 1973, elle organisera le Sommet des Non-Alignés qui réunira les plus grands dirigeants du tiers-monde. Plus récemment, le 1er novembre 2022 elle organisera le 31e Sommet arabe avec comme tour de force de réunifier les rangs des différentes factions palestiniennes... Le 7e Sommet des chefs d'État et de gouvernement d'Alger s'inscrit dans le prolongement des efforts antérieurs, notamment ceux consentis par l'Algérie, pour se concerter sur les questions du gaz, de manière à préserver les intérêts des pays exportateurs de cette énergie, dira à cet effet, l'expert en études stratégiques, Lagha Chegrouche. Au vu de la nature de ses relations avec les pays membres du Gecf, l'Algérie est capable de rapprocher les vues pour construire «un consensus stratégique» et aller vers la création d'une organisation des pays exportateurs de gaz, soulignera-t-il. «L'Algérie plaide toujours dans sa démarche pour l'unification des efforts, au mieux des intérêts de tout un chacun», affirmera pour sa part le directeur de l'Inesg, Abdelaziz Medjahed estimant que l'approche algérienne est puisée de son histoire et de ses valeurs et repose sur la solidarité, l'entraide et la complémentarité. Un potentiel qui permettra à l'Algérie de faire le consensus.