"Le ministère doit nous expliquer la raison de la flambée des prix"

L'Expression: Ces derniers jours, les prix de certains produits alimentaires ont connu une flambée anormale, alors que rien ne l'explique. Comment justifiez-vous ce fait?
Mustapha Zebdi: Effectivement, il y a une hausse des prix de certains produits alimentaires, notamment les viandes blanches, la sardine et les fruits. D'ailleurs, nous avons annoncé une campagne de boycott de la banane, quelques jours avant l'Aïd el Fitr, ce qui a fait que les prix ont baissé à 200 DA/kg ou moins dans certaines localités, alors qu'ils dépassaient 350 DA/kg. Cela explique fortement la présence d'un monopole quelque part. En fait, cette simple action n'est qu'un signe d'avertissement de notre part qu'on ne va pas laisser faire les choses. Par contre, les prix du poulet n'ont jamais atteint les prix actuels, 450 DA/kg, depuis l'indépendance et ce, malgré les aides financières de l'Etat qui ne cessent d'augmenter. C'est-à-dire que les consommateurs n'ont pas bénéficié des subventions de l'Etat; ce qui prouve que la stratégie du ministère de l'Agriculture a échoué malgré toutes les promesses.

Comment expliquez-vous cet échec?
Les responsables de l'agriculture l'amputent à l'arrêt de travail des éleveurs à cause de la dernière vague de chaleur! Ce n'est pas vrai, car il n'y avait ni chaleur ni crise qui avait entravé le travail des éleveurs. Aussi, nous demandons aux responsables de nous donner des explications réelles et surtout d'arrêter d'avancer de tels mensonges. Qu'ils révèlent les résultats des enquêtes menées, s'il y en a, bien sûr, en respectant le droit des consommateurs à l'information.

Quel constat faites-vous quant à l'attitude de nos consommateurs qui achètent ces produits malgré leurs prix élevés?
Il ne faut pas généraliser. Il y a seulement une certaine classe aisée qui prend le devant de la scène de consommation tandis.

Que comptez-vous faire quant à cette flambée des prix, notamment du poulet?
Il faut une prise de conscience chez le consommateur algérien.
Malheureusement, le citoyen ne s'implique pas trop pour que nos actions soient menées à bien. Il reste beaucoup à faire. Nous sommes en train de préparer le lancement d'une campagne de boycott des viandes blanches dans le cadre de la défense et de la protection du pouvoir d'achat des consommateurs, surtout que la viande rouge est boycottée naturellement. Malheureusement, la balle n'est pas dans notre camp, mais elle est aussi dans le camp des autorités publiques, puisque nous avons besoin de médiatiser nos actions, notamment à l'aide des médias lourds, mais...