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Feux de forêt

La menace grandissante de la désertification

Les incendies qui se sont déclarés dans la wilaya depuis dimanche dernier sont volontaires et provoqués par des groupes criminels.

C'est le même scénario à chaque saison estivale. Des milliers d'hectares de couvert végétal disparaissent, ravagés par les flammes. Le phénomène semble incontrôlable et ce malgré les efforts des pouvoirs publics à lutter contre les effets de la sécheresse et des actes criminels. particulièrement ces deux dernières années, où plus de 40 wilayas ont été touchées et devenues sinistrées suite aux feux de forêt en 2020, alors que ces derniers jours, les départs de foyers de feux causent déjà de grands dégâts, à l'image de la wilaya de Khenchela qui enregistre la perte de 2 500 hectares de surfaces forestières, alors que les foyers des feux qui se sont déclarés dans la wilaya de Tipaza, précisément dans la ville côtière du Chenoua, ont contraint les autorités locales à demander de l'aide aux wilayas limitrophes.
Une situation engendrée partiellement par les actes criminels des lobbys du foncier qui guettent le bon moment et le bon endroit pour commettre leurs actes, et tirer profit d'une situation catastrophique, à plus d'un titre, pour l'économie du pays et pour la société.
À ce titre, intervenant à partir de la wilaya de Khenchela, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud a affirmé, vendredi dernier, que «les incendies qui se sont déclarés dans la wilaya depuis dimanche dernier sont volontaires et provoqués par des groupes criminels. Les services de sécurité ont appréhendé plusieurs suspects qui devront répondre de leurs actes devant la justice. Les éléments de la Protection civile ont trouvé, lors de leurs interventions pour éteindre les flammes à l'intérieur des forêts, des personnes transportant des bidons d'essence et des scies mécaniques». Il faut dire que, malgré les condamnations et les mesures fermes prises contre ces criminels, une répression plus forte est indispensable en vue de renforcer le principe de dissuasion et de mettre en place des mécanismes de prévention en aval du phénomène.
Selon les observateurs, les feux de forêt sont également favorisés par les effets grandissants de la désertification, notamment des Hauts-Plateaux vers le nord du pays et contre laquelle il était prévu par les pouvoirs publics, un programme de reboisement basé sur la plantation de trois millions d'hectares, en vue de reconstituer en partie un couvert végétal à même de recréer les conditions climatiques adéquates pour limiter les dégâts causés par ce phénomène. Cela étant, il est clair que la préservation du couvert végétal nécessite, avant tout, une politique efficiente de prévention et d'évaluation du risque majeur, basée sur un aménagement du territoire essentiellement dédié à la prévention des départs de feux.
Or, la stratégie mise en place à cet effet ne répond plus à l'ampleur du phénomène, qui trouve son origine dans plusieurs causes, notamment l'élimination des ordures, généralement par incinération, l'imprudence des fumeurs, qui jettent leurs mégots, les bergers qui causent souvent des incendies en brûlant les forêts et les maquis, pour favoriser la repousse d'une nouvelle végétation herbacée et la création d'assiettes foncières résultant des feux de forêt.
Ainsi, plus de plus de 2,5 milliards de dinars de pertes et environ 35 000 hectares sont incendiés annuellement, pour un budget annuel moyen consacré par l'Etat, à la prévention et à la gestion des risques majeurs s'élevant à 34 milliards de dinars. D'où l'importance d'une politique de sensibilisation ciblant particulièrement les populations établies à proximité des espaces forestiers.
Par ailleurs, il va sans dire que l'Etat gagnerait à engager une politique de prévention et de sensibilisation plus agressive, en vue de réadapter les moyens humains, la législation et notamment des moyens matériels plus modernes, tels que l'utilisation des drones dans la détection des départs de feux et dans l'établissement d'une cartographie réelle des zones à risque.
Ainsi, il est tout aussi important, d'élargir le champ d'action de la lutte contre les incendies à d'autres acteurs sectoriels, en plus de la Protection civile, l'armée et la Conservation des forêts, dans la mesure où les enjeux économiques et environnementaux importants demeurent menacés par cette situation récurrente.

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