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Bouira

La mercuriale en folie

Bouira n’échappe pas à la loi des spéculateurs, malgré son statut de wilaya agricole.

«Le malheur des uns fait le bonheur des autres». Cet adage se concrétise quand on parle des prix des fruits et légumes à Bouira. A la faveur du climat tendu engendré par cet appel à une grève de trois jours et des évènements qui ont caractérisé le déroulement de l’élection présidentielle, les prix des fruits et légumes ont flambé. Se cachant derrière le subterfuge du manque de produits sur les marchés de gros, les intermédiaires ont saigné à blanc le citoyen. A titre indicatif, la pomme de terre dont le subercule reste largement produit au niveau de la wilaya, a coûté plus de 70 DA alors que quelques jours avant les évènements il avoisinait les 45 DA le kilogramme.
Les agrumes, qui sont une spécialité de la région de Kadiria, au nord de la wilaya sont cédés, pour les oranges à 250 DA/kg et 230 DA/kg pour la mandarine. Au risque de nous répéter, disons qu’aucune occasion n’est ratée pour saigner le consommateur algérien. La hausse des prix touche désormais la totalité des produits et pousse le consommateur algérien à serrer sa ceinture non par une quelconque stratégie, mais par obligation. Le phénomène s’est généralisé à l’ensemble des coins du pays. Bouira n’échappe pas à la loi des spéculateurs. Malgré son statut de wilaya agricole, puisque le terme vocation n’est plus à la une, cette wilaya vit au rythme des augmentations imprévisibles et exagérées.
Classée troisième wilaya productrice de pomme de terre, celle-ci coûte en saison et en arrière-saison entre 60 et 100 DA. L’exemple de la pomme de terre n’est pas fortuit puisque par le passé ce subercule était exclusivement celui des pauvres. Le marché quotidien connaît une hausse sensible des prix.
Les prix des légumes, des fruits, des viandes blanches sont revus à la hausse. La montée la plus sensible est à l’actif du poulet qui, en l’espace d’un mois est passé de 220 DA/kg à 330 DA, hier, sur les étals des vendeurs.
La justification qui ne tient point la route est due selon toujours les vendeurs à la maladie, la fièvre de Newcastle, qui a affecté l’espèce. Pour les plus initiés la raison est ailleurs. «Les courtiers qui ont pignon sur rue dictent leur loi» pense un commerçant. Il faut savoir que la profession est infestée par des courtiers qui interviennent entre l’éleveur et les propriétaires des abattoirs. Ces intermédiaires achètent la production, fixent le prix et alimentent les abattoirs. «On parle de cette maladie qui a touché quelques élevages de la région ouest-nord», s’interroge notre interlocuteur. L’autre domaine touché par ces hausses est celui des légumes et des fruits.
Là aussi la justification reste erronée. Certains tentent de faire valoir l’argument d’une demande plus importante que l’offre. Quand on sait que Bouira occupe le haut du tableau des régions productrices, on se demande où va le gros de la production.
La réponse est trouvée au regard des immatriculations des camions qui chargent les récoltes. La majorité de ces véhicules vient des autres wilayas de l’est et du sud du pays. La mise en place du programme Syrpalac mis en place pour tenter de combattre les spéculateurs, opération qui consiste à acheter la production au coût du marché pour la remettre sur les étals à des prix raisonnables, ne semble pas influer sur les prix. «La situation profite à une catégorie d’hommes d’affaires qui ont intégré la filière agricole grâce à une complicité à divers paliers de l’administration» commente un fonctionnaire.
Depuis le début de la semaine de grève et après, les prix des fruits et légumes ont connu une nette hausse. Hier, sur les étals, la courgette était proposée à 130 DA le kilo, la pomme de terre entre 55 et 75 DA le kilo, la carotte à 80 DA, la laitue à 180 DA... Comme si cette augmentation ne suffisait pas, les légumes secs, dernier recours des humbles foyers ont connu pour leur part une révision à la hausse et le haricot blanc coûtait 280 DA le kg. L’opération coup de poing menée par les pouvoirs publics contre le commerce informel s’escompte puisque des marchés entiers sont nés aux quatre coins des villes. A Bouira c’est la sortie sud sur la RN5 qui a fini par devenir un marché. A l’ouest et à moins de 5 km de la ville, au village Saïd-Abid, les accotements de la RN 28 servent de lieu de vente à des jeunes. «La lutte contre le phénomène ne peut se faire sans une stratégie à long terme. Il faut d’abord réaliser des espaces et plus précisément des marchés de gros, de demi-gros pour avoir une emprise sur ces prix et exercer un contrôle rigoureux», pense un spécialiste. La question qui reste posée dans ce domaine est celle relative à ces directions du commerce et de la lutte contre la fraude : où sont passés les inspecteurs qui remettaient de l’ordre dans les circuits commerciaux par le passé ? La liberté des prix ne justifie pas tout. «En interdisant le commerce informel, les responsables s’attaquent aux petits jeunes qui s’adonnent à un commerce sur les places publiques, mais ils n’ont jamais inquiété les barons» commente un jeune vendeur du marché de proximité des 1100 Logements au chef-lieu de wilaya.

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