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Hammam Sidhoum à bouira

Un vestige en danger

Ce Hammam a abrité des passagers, des sans-abri mais aussi des moudjahidine pendant la guerre de libération.

La ville de Bouira a la triste réputation d’être une ville sans histoire. En effet et depuis des années, les responsables qui se sont succédé ont tout fait pour effacer les quelques traces du passé de cette agglomération. Au départ, c’est l’église qui a été transformée en institut régional de musique. Ensuite, c’est le monument aux morts démoli et remplacé par un kiosque. Plus proche de nous c’est le siège de l’APC, bâti en 1933 qui, allait être offert au ministère de la Culture et son rattachement au théâtre régional qui faut-il le préciser, est fermé depuis plus d’une décennie.
La médersa, un autre site longtemps utilisé par les forces coloniales comme lieu de torture a été reconverti en institut islamique qui n’ouvre ses portes que conjoncturellement. La série de ces atteintes au patrimoine est longue. Le square du centre-ville de Bouira fait partie du patrimoine de cette ville. La décision de le réhabiliter et de le remettre à niveau était plus que nécessaire surtout que la wilaya dans sa globalité a vécu une phase où l’ensemble des vestiges de son passé avaient été démolis.
Le monument aux morts, détruit juste après l’indépendance, l’église transformée en institut de musique, la source de Aïn Graouéche enterrée, l’actuel siège de la commune qui sera rattaché au théâtre « Amar Laskri », la dégradation sous le regard complaisant et complice du CEM Ibn Khaldoun qui a célébré son centenaire depuis 4 années, même constat pour le lycée Abderrahmane Mira, ouvert en 1973 et qui était l’unique lycée de la ville, mais qui subit au quotidien les aléas de la nature et les méfaits de ses occupants… pour ne citer que ces quelques exemples.
Pour éviter ce même sort, un site mérite d’être repris et sauvegardé. Il s’agit de Hammam Sidhoum, situé en plein centre de l’ancienne ville. Ce lieu a servi de refuge aux moudjahidine. Le Mouloudia de Bouira ainsi que la première section des scouts musulmans ont été créés dans ce local qui aujourd’hui se dégrade de plus en plus. Situé sur le boulevard central de la ville, ce hammam est connu de tous les natifs de la ville.
Chacun a une histoire à raconter. Parce qu’il est un pan de l’histoire, que l’héritier Sidhoum Lamine sollicite les pouvoirs publics pour sa réhabilitation et sa transformation en musée.
La nature juridique du site, une propriété privée ne s’oppose pas au projet surtout que le propriétaire dit être prêt à le céder à la wilaya à condition de l’affecter à ce projet de musée. Précisons pour ceux qui ne le savent pas, que Sidhoum Hacène, le père est un des membres fondateurs du Mouloudia de Bouira mais aussi de la première section des scouts de Bouira. Les créations ont été faites dans ce hammam qui, pendant des années, a abrité des passagers, des sans-abri, mais aussi des moudjahidine pendant la guerre de libération.
Les citoyens demandent la concrétisation de ce projet sur le modèle de celui de Sour El Ghozlane créé par feu Saïki. Ce site est l’un des derniers vestiges qui retrace l’histoire de la ville en compagnie du CEG Ibn Khaldoun, les locaux fermés du deuxième bureau. Au niveau de la wilaya, les crimes contre le patrimoine sont plus flagrants avec l’abandon qui caractérise le tombeau de Tacfarinas du côté de Maâmoura, le délaissement total des lieux qui ont accueilli la bataille d’El Mokrani du côté de Soufflette… La remise à niveau du square avait été imposée par une action de rue des citoyens après l’annonce de son affectation à la réserve foncière pour le transformer en parc de stationnement au profit de la direction des impôts. Dans ce marasme, la direction de la culture de Bouira, directement impliquée dans la préservation des patrimoines continue à limiter l’histoire, la culture à des galas bas de gamme.
Les projets en réalisation : le théâtre de verdure de Sour El Ghozlane, l’annexe de la bibliothèque nationale, le théâtre régional de Bouira, le théâtre de plein air du chef-lieu de la wilaya, les cinémas de Lakhdaria, de Aïn Bessem, les bibliothèques communales, la réfection et la réhabilitation des portes et murs deSour El Ghozlane, le tombeau de Tacfarinas à El Hakimia… sont autant de projets qui ont souffert de retard, de difficultés dans leurs réalisations respectives. Le musée Hammam Sidhoum peut être le point de départ vers une autre vision : rendre à Bouira son authenticité et son passé glorieux.

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