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Festival du film méditerranéen d’Annaba

Ouverture en grande pompe

Le film d’ouverture dont le pays est à l’honneur, «Vers un avenir radieux» de l’italien Nanni Moretti aura été projeté dans une salle quasi vide…

Mercredi, 24 avril, en soirée. Tout se passait bien. Les espoirs étaient permis et pourtant! Le festival du film méditerranéen d'Annaba s'est ouvert en grande pompe avec tapis rouge et tutti quanti. Les invités du festival, notamment plusieurs figures du petit écran,,qui ont marqué le mois de Ramadhan qui vient de s'écouler, étaient fort présentes. Numédia Lezoul a fait sensation, provoquant même la débandade, voire l'hystérie au milieu de la foule et surtout des journalistes «people» qui la coursaient. Cette dernière, fière «d'être une star» se plait d'aller vers son public. Peut-on lui en vouloir? Avant ce petit incident, le bus des journalistes lui, est dévié.Ces derniers se sont vus interdire le passer par le tapis rouge. Sans doute faisaient- ils tache au mileu de ce clinquant et autre karakou brodé en fil d'or. Mais passons! La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, qui est arrivée avec plusieurs heures de retard faisant décaler la cérémonie d'ouverture de trois heures, a déclaré que le festival du film néditerranéen d'Annaba «représente une empreinte prestigieuse sur la scène culturelle méditerranéenne». Et d'ajouter que la reprise du Festival du film méditerranéen d'Annaba «symbolise le retour du septième art dans toute sa beauté, et le retour d'expériences à même de contribuer au développement de l'industrie cinématographique et de raviver son rayonnement».Et pourtant! À peine l'aspect «spectacle» terminé, tout le monde se lève et s'en va. En effet, des tableaux de chants et de danse, emmenés, notamment par le comédien Abdelkrim Derrradji, en hommage de la Palestine, ont marqué la cérémonie d'ouverture. Un bel hommage a été rendu au comédien et réalisateur Rachid Ben Allal, mais aussi au scénariste Taoufik Fares, la comédienne de la populaire série La Casa de Papel, Itziar Ituno a été acceuillie comme une star. Cette dernière n'a pas hésité dans son habit traditionnel algérois, l'épaule ornée d'une keffiah de rendre hommage à la Palestine en la soutenant mordicus, affirmant être contre ce génocide qui a fait des milliers de victimes, notamment entre femmes et enfants... Le produteur italien Domenico Procacci a qui on devait rendre hommage, était absent d' Annaba alors que l'Italie est à l'honneur. Ce fut la directrice de l'Institut culturel italien, Antonia Grandé, de monter sur scène et parler en son nom. Enfin, Djam avec sa voix cristalline et sa guitare a bercé le public, tout en réitérant son engagement pour le peuple palestinien. Il est déjà 23h! Place enfin au film d'ouverture du festival. Un film tant attendu par les festivaliers. Faut croire que non! Bien avant son entame, la ministre quitte la salle et c'est tout le monde qui se met à partir. Intermède. Moment de flottement dans la salle. Du brouaha. On ne comprend rien. On invite le public à se rasseoir. Mais il en reste au final à peine une cinquantaine de personnes dans la salle pour assister à la projection du film italien, «Vers un avenir radieux». Fidèle à Cannes, Nanni Moretti l'avait présenté en compétition deux ans après «Tre Piani», soit l'année dernière. Le film qui mêle le politique à l'amour est une introspection déjantée dans le milieu du septième art. Le film met en scène «Giovanni, cinéaste italien renommé, qui s'apprête à tourner son nouveau film. Mais entre son couple en crise, son producteur français au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui! Toujours sur la corde raide, Giovanni va devoir repenser sa manière de faire s'il veut mener tout son petit monde vers un avenir radieux.». Entre désespoir et témérité, le film est une ode au 7eme art, une belle déclaration d'amour du réalisateur à son public à qui, il adresse ses mots, en affirmant que tout ça n'est que du cinéma! Une belle mise en abyme décliné de façon absurde, parfois hilarante, teintée de profondeur poétique dans les différents «tableaux», et ces dialogues parfaits qui s'entrechoquent dans l'échange continu et la remise en question. Un très beau film à voir ou qui méritait vraiment d'être vu! Hélas, quand le générique tomba, il ne restait à peine, qu'une dizaine de personnes dans la salle du théâtre d'Annaba. Le cinéma était en vérité ailleurs...au restaurant de l'hôtel Seybousse où tout le monde faisait la fête. Les invités du festival n'ont pas daigné rester pour regarder le film...Quelle tristesse! Fort heuresement, il reste encore des films à voir et le programme est bien riche, pour peu qu'on laisse aussi le public entrer dignement au théatre et non pas par ses côtés, car lui aussi a le droit de monter les marches du théâtre comme tout le monde. Le cinéma est aussi une affaire de civisme. À moins qu'on ait peur que la «plèbe» salisse le tapis rouge?! Car au fond, la véritable star est le public...

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