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Mohamed VI souhaite une «normalisation» avec l’Algérie

Quel «retour à la normale», Majesté?

Le roi du Maroc Mohamed VI a de nouveau appelé, samedi soir, à un «retour à la normale» avec l'Algérie et, surtout, à la réouverture des frontières entre les deux pays, faisant mine d'ignorer la rupture des relations diplomatiques en 2021. Comme à chaque discours traditionnel marquant l'anniversaire de son accession au trône, il a «prié le Très-Haut» à cet effet, ressassant la rengaine d'une assurance royale selon laquelle les «frères en Algérie, leur direction et leur peuple n'auront jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc». À l'entendre, le monarque alaouite réitère chaque année la promesse selon laquelle il attache «tout le prix aux liens d'affection et d'amitié, aux échanges et aux interactions entre nos deux peuples».
Mais alors, dira-t-on, pourquoi ce discours du Trône, en forme de bilan intérieur et de feuille de route pour les prochaines échéances, reprend-il chaque fois la même litanie à l'adresse de l'Algérie, de son peuple et de ses dirigeants?
En appelant sans cesse à un «apaisement» fictif, le roi du Maroc fait l'impasse sur les véritables causes de l'escalade qui a conduit à la situation actuelle, allant d'une série de diatribes mensongères et pathétiques, déversées à flots de médias et de manoeuvres diplomatiques, à une guerre narcotique exponentielle contre l'Algérie. Comme aussi, en 1994, les accusations outrancières, démenties par l'histoire, suivies d'agressions contre nos ressortissants et de spoliation de leurs biens, ainsi que l'imposition unilatérale du visa pour «protéger» le royaume. Le gel, unilatéral également, de l'UMA a mis fin aux aspirations des peuples de la région, y compris le peuple marocain auquel le peuple algérien est et restera profondément uni, par-delà les vicissitudes de la politique du Makhzen et de son suzerain sioniste. Non content d'avoir poursuivi cette politique hostile, le royaume du Maroc en est arrivé à l'impensable, celui de la normalisation et de la connivence avec l'entité sioniste, accueillie à bras ouverts avec des accords militaires et des visites tonitruantes de responsables sionistes, au moment où des dizaines de Palestiniens tombent, chaque jour, en martyrs. Voilà des années que le roi Mohamed VI reprend le même discours, à croire qu'il n'est guère informé des frasques de la diplomatie marocaine, de l'affaire Pegasus, de la corruption éventée jusque dans les rangs du Parlement européen et de bien d'autres sordides affaires.
Comme il semble avoir oublié les sorties ubuesques de l'ambassadeur Omar Hillale, à maintes reprises, dans de tristes tentatives de sape de l'action de l'Algérie, au sein des instances internationales. Les dérives de la diplomatie monarchique sont, désormais, confortées par les velléités de l'entité sioniste qui vise à transformer la région maghrébine en un nouveau terrain de confrontation. Quant à l'insistance forcenée de présenter l'Algérie comme une partie prenante du dossier du Sahara occidental, elle ne résiste pas aux faits et les faits sont têtus. La question du Sahara occidental relève de l'ONU et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à commencer par le droit du peuple sahraoui à son autodétermination alors que le royaume du Maroc s'évertue, depuis des décennies, à empêcher la tenue du référendum dont est pourtant chargée la Minurso.
Tout le reste n'est que de la mauvaise littérature. Chaque année, avec la même opiniâtreté et la même démarche qui vise à cacher le soleil avec un tamis, le roi Mohamed VI reprend un discours éculé où on observe la même sémantique, la même rhétorique et la même obsession.
Appeler à la «sagesse», en faisant fi du jugement de la Cour européenne infirmant les accords avec l'UE, méconnaître la situation au Sahel et les souffrances du peuple palestinien martyr, notamment à El-Qods dont le roi marocain préside encore le Comité, ne sont, en définitive, que des effets de manche. Aussi, n'y a-t-il plus qu'à vous souhaiter, Majesté, comme le veut l'usage, une bonne santé et une meilleure lucidité, ainsi qu'une réelle prospérité au peuple frère marocain.

De Quoi j'me Mêle

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