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Biden «ne regrette pas le retrait» américain

Une «débâcle» de l'OTAN

«Je suis profondément attristé par la situation, mais je ne regrette pas» la décision de retirer les forces américaines d'Afghanistan, où elles étaient entrées 20 ans plus tôt pour chasser les talibans du pouvoir, a déclaré M. Biden dans une adresse à la nation très attendue.

La vie reprenait lentement ses droits, hier, à Kaboul sous le nouveau régime taliban, même si les habitants, apeurés, restaient sur leurs gardes, pendant qu'à Washington le président Joe Biden défendait résolument le retrait des troupes américaines. Les magasins avaient rouvert dans la capitale afghane, le trafic automobile avait repris et les gens sortaient de nouveau dans les rues, où des policiers faisaient la circulation, les talibans eux tenant des postes de contrôle. Peu de femmes osaient toutefois se risquer dehors. Mais des signes montraient aussi que la vie ne serait plus celle d'hier. Les hommes ont troqué leurs vêtements occidentaux pour le shalwar kameez, l'ample habit traditionnel afghan et la télévision d'Etat diffusait désormais essentiellement des programmes islamiques. Depuis qu'ils sont entrés à Kaboul dimanche, après une fulgurante offensive qui en à peine 10 jours leur a permis de prendre le contrôle de quasiment tout le pays, et qu'ils ont investi le palais présidentiel, déserté par le président Ashraf Ghani, en fuite à l'étranger, les talibans ont multiplié les gestes d'apaisement à l'égard de la population. Hier, ils ont annoncé une «amnistie générale» pour tous les fonctionnaires d'Etat, appelant chacun à reprendre ses «habitudes de vie en pleine confiance».Mais pour nombre d'Afghans, la confiance sera dure à gagner. Du temps où ils étaient au pouvoir (1996-2001), les talibans avaient imposé une version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, et voleurs et meurtriers encouraient de terribles châtiments. Malgré les assurances des talibans, certaines informations semblaient suggérer qu'ils continuaient à rechercher des responsables gouvernementaux, un témoin racontant que des hommes à eux étaient entrés dans la maison d'un de ces officiels pour l'emmener de force. Quelques heures plus tôt, le président Biden avait défendu bec et ongles la décision de retirer les troupes américaines du pays, malgré les scènes de détresse lundi à l'aéroport de Kaboul, où des milliers de personnes ont tenté de fuir le pays. «Je suis profondément attristé par la situation, mais je ne regrette pas» la décision de retirer les forces américaines d'Afghanistan, où elles étaient entrées 20 ans plus tôt pour chasser les talibans du pouvoir, a déclaré M. Biden dans une adresse à la nation très attendue. Cible de vives critiques, aux Etats-Unis comme à l'étranger, après être resté muet tout au long d'un week-end, il a répété que la mission de Washington n'avait jamais été de bâtir une nation démocratique dans un pays instable, mais «d'empêcher une attaque terroriste sur le sol américain». Les talibans sont entrés dimanche dans Kaboul sans faire couler le sang. Mais leur triomphe a déclenché des scènes de panique monstre à l'aéroport de Kaboul. Une marée humaine s'est précipitée lundi vers ce qui est la seule porte de sortie de l'Afghanistan. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré plus tôt des scènes de totale anarchie. Un cliché, dont le Pentagone n'a pas démenti la véracité, montrait 640 Afghans entassés dans un avion cargo C-17 de l'US Air Force, dont certains ont grimpé à bord à la dernière minute alors que la rampe d'accès n'était plus qu'à moitié ouverte. Washington a envoyé 6.000 militaires pour sécuriser l'aéroport et faire partir quelque 30.000 Américains et civils afghans ayant coopéré avec les Etats-Unis qui craignent pour leur vie. De Madrid à La Haye, en passant par Paris, Bucarest, Londres, plusieurs autres pays s'activent aussi toujours aussi mardi pour rapatrier leurs ressortissants.
M. Biden a menacé les talibans d'une réponse militaire «rapide et puissante» s'ils venaient à perturber les opérations d'évacuation en cours. Les Etats-Unis pourraient reconnaître un futur gouvernement taliban, à condition qu'il «préserve les droits fondamentaux de son peuple (...) y compris de la moitié de sa population - ses femmes et ses filles» et, qu'il «n'offre pas de refuge aux terroristes», a indiqué à la presse le porte-parole du département d'Etat, Ned Price. La Chine a été le premier pays à dire lundi vouloir entretenir des «relations amicales» avec les talibans. La Russie et l'Iran ont aussi fait des gestes d'ouverture. Washington, qui déplore 2.500 morts et une facture de plus de 2.000 milliards de dollars, et dont l'image en ressort profondément écornée, a essuyé de nombreuses critiques de ses alliés européens. Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a dénoncé un «échec de la communauté internationale», et la chancelière allemande, Angela Merkel, a jugé la décision américaine «amère» tandis que le chef de son parti parlait d'une «débâcle» de l'OTAN.

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