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Grève des étudiants du 19 mai 1956

De la plume au fusil

Ils déserteront massivement les bancs de l’université et des lycées pour rejoindre les maquis.

19 mai 1956-19 mai 2021: 65 ans ont passé depuis le déclenchement de la grève des étudiants. Un événement phare de la Guerre de Libération nationale, un tournant qui a vu les futures élites, des étudiants, des lycéens déserter massivement les bans de l'université et des écoles pour rejoindre massivement les maquis.
Un événement qui a fait écho à l'appel lancé par l'Ugema, l'Union générale des étudiants musulmans algériens qui a compté parmi ses mem-bres fondateurs Belaïd Abdesselam, Ahmed Taleb El Ibrahimi, Mohammed Benyahia, Aïssa Messaoudi, Mohamed Menouar Merrouche, Abdelhamid Mehri qui assumeront de hautes fonctions après l'indépendance, Taleb Abderrahmane, Benzerdjeb, Benbaâtouche et Amara Lounis Mohamed, tomberont en martyrs.
L'Algérie s'apprête à célébrer cet événement dans des conditions particulières: crises sanitaire, économique avec la tenue d'élections législatives le 12 juin qui doivent reconfigurer son paysage politique. D'autres batailles à mener pour construire cette Algérie nouvelle dont a rêvé toute une génération de jeunes, femmes et hommes, tout juste sortis de l'adolescence pour bon nombre d'entre eux. C'est donc dans ce contexte particulier que l'Algérie célèbrera le 65e anniversaire de la grève du 19 mai 1956.
Un legs, un héritage précieux dont le prix n'a d'égal que les sacrifices, le don de soi d'une jeunesse exceptionnelle pour libérer leur pays d'une colonisation féroce qui avait pour funeste dessein de les réduire à une condition de citoyen de seconde zone, de sous- hommes, d'indigène. Convaincus que sans liberté, leurs diplômes ne valent pas grand-chose les étudiants lanceront leur appel à la grève avec un degré de conscience qui en dit long sur leur détermination à s'engager corps et âme jusqu'à la libération de leur patrie du joug colonial. «Effectivement, avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres!
À quoi donc serviraient-ils ces diplômes qu'on continue à nous offrir, pendant que notre peuple lutte héroïquement...souligneront les rédacteurs du document de l'appel à déserter les amphis. Pour le monde qui nous observe, pour la nation qui nous appelle, pour le destin historique de notre pays, serions-nous des renégats?», s'interrogeront-ils? La réponse ne s'est pas fait attendre.
L'ordre de grève a été suivi par la grande majorité des étudiants algériens qui cessèrent d'assister aux cours et boycottèrent les examens de juin 1956. Les historiens font état de 157 étudiants ayant rejoint les rangs de l'ALN au niveau de la Wilaya IV historique, quelques jours seulement après le début de la grève. L'annonce de ce mouvement de protestation générale a été «une décision purement estudiantine», affirmera le moudjahid Mohamed Amine Khan, un des fondateurs de l'Union générale des étudiants algériens et rédacteur de l'appel à la grève du 19 mai. Ce fut surtout un coup dur pour les autorités coloniales qui misaient sur l'assimilation de l'élite algérienne, mais la maturité des étudiants algériens et leur sens du patriotisme ont faussé leurs calculs.
«Leur arrivée au maquis a donné du sang neuf à la Guerre de Libération nationale. Témoignage. L'arrivée aux maquis des étudiants qui ont répondu à l'appel à la grève du 19 mai 1956, lancé par l'Union générale des étudiants musulmans algérien (UGEMA), a propulsé la Révolution et lui a donné un nouveau souffle» a affirmé, à l'occasion du 62ème anniversaire du 19 mai 1956, l'ancien moudjahid, Salah Mekacher qui a rejoint les rangs de l'Armée de Libération nationale suite à cet appel.
«L'apport des étudiants et lycéens à la Guerre de Libération nationale contre le colonialisme français, était considérable, notamment au plan politique, sanitaire et administratif. «Les étudiants ont propulsé la Révolution et étendu l'espace de lutte», a souligné cet ancien officier de l'Armée de Libération nationale et secrétaire au poste de commandement (PC) de la Wilaya III historique, où il a été affecté par le colonel Amirouche Aït Hamouda.

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