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Entretien téléphonique entre les deux présidents

Tebboune et Macron font le point

En cette période préélectorale, il sera difficile pour le président Macron de s’avancer sur le dossier mémoriel où le terrain est miné par l’extrême droite.

Le président, Abdelmadjid Tebboune, s'est entretenu, avant-hier, avec son homologue français, Emmanuel Macron, a indiqué un communiqué de la Présidence, précisant que l'entretien téléphonique, a, notamment porté sur les relations bilatérales, ainsi que sur la situation en Libye et au Sahel.
Régulièrement, les deux chefs d'Etat s'appellent par téléphone pour faire le point sur des questions d'intérêt commun et régionales. Une tradition installée depuis décembre 2019, date de l'arrivée au pouvoir de Abdelmadjid Tebboune. Pour les observateurs algériens, ce coup de fil était, en effet, attendu depuis des semaines. Le dernier événement en date, qui a particulièrement marqué la scène régionale, a été l'annonce par l'Algérie de la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc. Après des années d'encaissement des «actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc», l'Algérie a décidé, le
24 août dernier, d'en finir avec cette situation et rompt ses relations diplomatiques avec son voisin de l'Ouest. Une décision qui a soulevé un tollé de réactions à travers le monde, dont certaines capitales se sont crues obligées de jouer aux bons offices, en proposant leur médiation.
Des offres que l'Algérie a balayées d'un revers de la main, considérant qu'il fallait réagir plus tôt. Observant une neutralité face à ses «deux pays amis et deux partenaires essentiels de la France», Paris a appelé les deux pays à revenir à une logique de «dialogue» dans l'intérêt de la «stabilité» au Maghreb. «La France reste naturellement attachée à l'approfondissement des liens et au dialogue entre les pays de la région, pour en consolider la stabilité et la prospérité», a réagi le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.
Le communiqué de la Présidence n'a pas indiqué si les deux présidents ont abordé la question des relations tendues entre Alger et Rabat, de même que le dossier sahraoui. En revanche, le dossier libyen avec ses tiraillements, le Mali avec ses enlisements et la situation sécuritaire au Sahel, ont été largement évoqués, selon le communiqué de la présidence de la République. D'ailleurs, presque triomphal, Macron a annoncé le 16 septembre dernier, l'élimination par les forces françaises de Adnan Abou Walid al Sahraoui, le chef du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara. «Il s'agit d'un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel», a jubilé le président français sur son compte Twitter.
Mais si l'on doit contextualiser cet appel téléphonique, on ne peut s'empêcher de relever, qu'il intervient juste après un événement qui a tout l'air d'une opération électorale menée par le président Macron, qui a reçu à l'Elysée les harkis qui ont combattu pour la France durant la guerre d'Algérie. Emmanuel Macron a, en effet, «demandé pardon» aux harkis au nom de la France, estimant que le pays avait «manqué à ses devoirs» à leur égard. Il est vrai que le dossier des harkis est une question franco-française et que ces mêmes harkis constituent un gisement électoral appréciable à l'aube d'une élection présidentielle cruciale, mais l'événement est une bonne opportunité pour rappeler que la question mémorielle est toujours pendante entre l'Algérie et la France.
Il est inconcevable de passer l'éponge sur une ardoise tachée de sang. L'histoire retient bien que la France coloniale s'est livrée à de sanglants massacres de masse en Algérie qui ne devraient jamais être occultés. Mais pour l'heure, la certitude est que le président Macron ne peut pas s'avancer sur le dossier mémoriel où le terrain est miné. Il risque gros en période d'effervescence électorale, où justement il est attendu par une extrême droite, prompte à déverser son trop-plein d'hostilité sur le président Macron et sur l'Algérie.
Les grandes décisions, il va falloir les attendre après la présidentielle française d'avril prochain, car il faut bien que cette partie «de tennis mémoriel» s'arrête un jour...

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