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L'OPÉRATION EFFECTIVE DEPUIS TROIS JOURS

Des prêts sans intérêt à tous les jeunes

Plusieurs interrogations entourent une pareille décision prise pour calmer les chômeurs.

Le chômage, particulièrement chez les jeunes, constitue une véritable menace pour le gouvernement qui fait tout pour créer des postes de travail parfois au détriment de l'économie nationale. Une décision généralisant l'annulation des intérêts sur les crédits bancaires accordés aux jeunes au niveau national, est entrée en vigueur la semaine dernière.
En effet, deux décrets exécutifs signés par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ont été publiés dans le Journal officiel. Amendant et complétant les lois de 2003 et 2005, ces derniers stipulent que les jeunes chômeurs et non-chômeurs porteurs de projets bénéficieront désormais des prêts bancaires à zéro intérêt, accordés par des banques et d'autres institutions financières pour créer de nouvelles activités productives ou même élargir ce qui existe déjà et ce, sans compter d'autres avantages.
Ils seront présentés devant l'Assemblée populaire nationale (APN) lors de sa prochaine session, prévue en automne. Cette décision de contracter des crédits bancaires bonifiés à 100% aux jeunes chômeurs, faut-il le rappeler, a été annoncée par le Premier ministre au mois de mai dernier au profit des jeunes du Sud et ceux des Hauts-Plateaux dans le cadre d'une série de mesures prises pour les prendre en charge d'urgence. «L'Etat vous donne la chance de contracter des crédits à taux bonifiés pour créer vos entreprises, alors allez-y», avait lancé Sellal lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Laghouat. Toutefois, cette décision a été largement manifestée par des jeunes d'autres wilayas. Ce qui a poussé l'Etat à l'élargir et à la généraliser au niveau national pour permettre aux jeunes Algériens de contracter des crédits pour lancer leurs propres entreprises.
Dans le même cadre, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale avait aussi annoncé de nouvelles mesures visant à alléger des procédures d'agrément en faveur des projets d'investissement avec suppression des dispositions spécifiques telles que les modalités d'octroi des avantages.
Ces dernières ont pour but d'exhorter la création de l'emploi en boostant l'investissement et la micro-activité. De ce fait, des centaines de milliers de micro-projets ont été financés par le biais du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej). Toutefois, cette politique dépensière, suivie par l'Etat dernièrement afin d'éviter tout soulèvement populaire, a fait un tapage.
Plusieurs interrogations entourent une pareille décision. Ces jeunes porteurs des projets promoteurs sont-ils vraiment accompagnés dans l'élaboration de leurs projets? Y a-t-il des bureaux d'orientation pour les aider à trouver le bon créneau, notamment les jeunes nouvellement diplômés? La réalité affirme le contraire, sinon comment expliquer le fait que la majorité des jeunes ayant bénéficié d'un prêt bancaire sont devenus des transporteurs, tous types confondus, alors que ces crédits sont destinés à générer des activités de production dans les domaines de l'agriculture, de la pêche ou bien encore les services? Ce n'est qu'un chômage déguisé! Ce qui prouve encore l'absence d'une étude préalable définissant les créneaux vitaux. Et surtout, il ne faut pas ignorer que les formations universitaires et celles offertes par les différents instituts de formation professionnelle n'ont aucune relation avec les besoins du marché de travail en Algérie.
Ce qui nécessite des formations et des recyclages continus pour acquérir de nouvelles compétences si on veut avancer vraiment. Ensuite, les banques vont-elles suivre en finançant tous les projets à zéro intérêt? Le plus grand enjeu consiste en l'absence d'un texte juridique en termes de procédures et mécanismes visant à récupérer l'argent prêté. C'est dire que la loi actuelle n'oblige pas les jeunes à rembourser l'argent emprunté, en cas de faillite.
Dans ce cas-là, nos banques ne risqueraient-elles pas de déclarer faillite? Et quelles sont les garanties avancées par l'Etat dans une telle situation? Il est à noter que les taux d'intérêt ne sont pas annulés carrément. C'est l'Etat qui va les payer, évidemment sur la base du Trésor public. Une autre charge supplémentaire.

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