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Retour dans les villages meurtris par les feux de forÊt

La vie renaîtra des cendres

Le constat est amer, mais le désespoir n’est pas à l’ordre du jour parmi les villageois.

C'est l'aube. Les premiers volontaires arrivent. La place du village se remplit peu à peu. En majorité jeunes, les arrivants levés très tôt veulent finir le travail avant midi. La chaleur devient étouffante et les rayons de soleil brûlants. Regroupés pour les dernières retouches organisationnelles, les volontaires entament le travail sans trop tarder. Le matériel est disponible. Il faut dire que le comité de village n'a pas lésiné sur l'argent pour doter le village de tous les équipements nécessaires dans toutes les circonstances de la vie quotidienne. Le matériel nécessaire pour les fêtes, pour les enterrements et à divers travaux de volontariat d'intérêt commun. Rien ne manque. Il suffit juste de choisir sa tâche et d'aller chercher l'outil recommandé. Le village dispose d'un hangar plein d'outillages. Un comité veille au renouvellement et surtout à l'inventaire régulier.
«Nous avons organisé des volontariats alors même que les feux n'étaient pas encore éteints. Il fallait ouvrir les petits sentiers qui relient d'abord les maisons pour permettre aux villageois de circuler. Il fallait par la suite ouvrir les pistes vers les champs pour aller sur les lieux. Je reconnais que la tâche n'a pas été facile car le constat des dégâts a été un véritable calvaire pour les familles qui ont perdu tout ce qu'elles possédaient en arbres et en animaux» Raconte un jeune d'Aguemoun, à Larbaâ Nath Irathen. Ce dernier qui nous a fait savoir que les villages sont en grande majorité désenclavés, n'a pas caché sa fierté de la jeunesse qui a affronté les flammes et qui a tout de suite pris part aux volontariats pour réparer ce qui pouvait être réparé dans la mesure du possible et la disponibilité des moyens.
Le constat est amer, mais le désespoir n'est pas à l'ordre du jour parmi les villageois. «Nous nous sommes organisés du mieux qu'on pouvait. Nous avons passé trois week-ends à travailler. Ceux qui étaient libres ont continué à travailler même les jours ouvrables. Il fallait bien remettre de l'ordre après le passage des incendies dévastateurs. La vie n'est pas toujours rose. Il faut se relever et se remettre à marcher. Nous nous souviendrons bien de cette catastrophe et on saura bien un jour ceux qui ont fait ça», lâche un villageois qui n'a pas non plus pas manqué d'exprimer son espoir de voir les indemnisations être à la hauteur des attentes de ces gens qui ont tout perdu et ne pas subir les affres de la bureaucratie.
«Nous nous organisons chaque matin pour déblayer les lieux envahis par les troncs d'arbres. Nous avons procédé à la réparation de certaines maisons qui n'ont pas subi de graves dommages» témoigne un jeune de Tizi Rached qui a lancé un appel aux responsables locaux pour éviter les complications bureaucratiques. «La bureaucratie, c''est notre cauchemar. j'ai à choisir entre le feu et la bureaucratie, je choisirais le feu» ironise un autre citoyen de Taguemount Ikirouche.
En effet, les espoirs nourris par les populations durement touchées sont grands. Mais le plus grand sujet d'angoisse demeure celui des mesures bureaucratiques qui risquent d'anéantir ces derniers. «Après avoir vu sa maison brûler, ses animaux morts calcinés et ses arbres anéantis, y aurait-il encore de la force à affronter la paperasse en plus des tracasseries bureaucratiques?», s'interroge un autre agriculteur.
Questionnés au sujet de leurs capacités à reconstruire et habiter sur les mêmes lieux, des citoyens assurent que leur vie est sur ces collines et qu'ils ne les quitteront jamais. Ils étaient unanimes à dire qu'aucune force au monde ne leur fera quitter leurs villages. Je suis né ici, la maison n'existe plus, mais les souvenirs sont toujours là. Je reconstruirai sur les mêmes lieux et j'habiterai jusqu'à mon dernier jour», promet un vieil homme.
Enfin, deux semaines après les incendies, les gens ont toujours le courage de reconstruire et repartir à zéro. Les jeunes étaient également unanimes à dire qu'ils sont toujours prêts à refaire le travail qu'ils ont accompli depuis le départ des incendies. «Nous sommes des paysans et des montagnards et nous tenons beaucoup à le rester malgré toutes les turpitudes. Nous allons continuer à perpétuer nos traditions, surtout les volontariats et la solidarité», promettent des jeunes au chef-lieu de la commune de Larbaâ Nath Irathen.
Ces mêmes jeunes ont tenu à exprimer leur reconnaissance aux autres Algériens venus de toutes les régions du pays. «Nous tenons à rendre hommage à tous les Algériens qui ont partagé nos souffrances. Nous avons toujours été aux côtés des autres régions et nous continuerons à l'être» assurent ils.

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