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ILS AGITENT LE SPECTRE D'UNE RÉCESSION ÉCONOMIQUE

Le coup de bluff des lobbys financiers

Certes, il y a eu un ralentissement de l'activité économique mondiale, mais affirmer qu'il y a une récession économique globale est loin d'être vrai.

La crise de la dette souveraine européenne, le déclassement de la note financière des États-Unis, le déclin de plusieurs indicateurs macroéconomiques américains, japonais et allemands et les chutes verticales des principales bourses dans le monde, tous ces éléments réunis ont permis à la presse financière internationale et à plusieurs économistes d´évoquer la thèse de l´imminence d´une récession économique mondiale, et l´expression financière américaine «double dip» évoquée, répétée et soutenue par le docteur Nouriel Roubini (surnommé doctor Doom) est devenue à la mode dans le langage financier. Double Dip veut dire qu 'il y a eu une récession économique suivie d´une éphémère reprise économique et finalement l´économie est sommée de replonger dans une autre récession.
Mais est- ce que l´économie mondiale est vraiment sur le chemin d´une récession? La seule chose que l'on peut évoquer avec certitude c´est qu'il y a eu effectivement un ralentissement de l´activité économique dans le monde, mais dire qu´on s´achemine vers une récession économique globale est loin d´être vrai: c'est mon point de vue et je le défends à travers cette analyse composée de 5 arguments.
1- L'indicateur des valeurs cycliques révélé dans ses mémoires par l´investisseur de génie, le nommé Peter Lynch, est devenu un véritable baromètre pour la conjoncture économique mais il faut savoir l´utiliser car il présente plusieurs signes trompeurs. Je pense que le moment est opportun pour l'utiliser, cela veut dire que si les valeurs cycliques cotées dans les grandes bourses vont continuer à chuter et que cette chute atteigne les 50-60% du cours pic de l´année 2011 c´est là où l'on peut dire avec conviction que nous sommes entrés en récession, mais, actuellement on constate que la moyenne de la chute des valeurs cycliques depuis leur pics de 2011 jusqu'à nos jours est de l'ordre de 30-35%. Cela prouve que l´on est encore loin de la récession.
2- Absence des «profits warnings» si vraiment on est sur le chemin d´une récession. Alors pourquoi les patrons des grandes multinationales cotées en bourse ne lancent pas des profits warnings (avertissements sur les bénéfices) du moment que l´on sait pertinemment qu´une contraction économique cause des chutes considérables au profit des entreprises et voire même des pertes. Jusqu'à présent seule une poignée de ces multinationales ont averti mais la quasi-majorité reste optimiste sur ses résultats futurs.
3 - L'indicateur des insiders trading «le trading des initiés»: à la bourse de Stockholm comme à la Bourse de New York on a constaté ces derniers jours une augmentation inhabituelle des volumes des achats d´actions par des chefs des entreprises, autrement dit les chefs des entreprises cotées en bourse achètent massivement les actions de leurs propres entreprises et ceci prouve que les patrons de ces firmes ne croient pas à la récession Sinon pourquoi jeter l´argent par la fenêtre?
4 - La théorie des cycles économiques et le mouvement des marchés financiers: sur le front académique, la thèse d´une récession économique ne semble pas posséder une légitimité empirique car d´après la théorie des cycles économiques le début d´une récession économique classique se signale par une poussée des tensions inflationnistes, ce qui résulte par une montée des taux d´intérêt et la baisse du marché obligataire et dans un espace de 6 mois à une année une autre baisse s´abattra sur le marché des actions et quelques mois plus tard c´est au tour du marché des matières premières à l´exception des matières agricoles) de subir à son tour une chute.
Or, ce que l´on constate aujourd´hui est que le marché obligataire chute et stagne et en même temps le marché des actions et le marché des matières premières vont en parallèle et baissent en même temps. Certes, cette théorie possède des limites et se déforme parfois. Cependant, elle reste valable pour la plupart des temps.
5- La tactique de certaines banques d´affaires: il existes un cartel qui ne porte pas de nom, formé par 15 grandes banques d´affaires internationales. d´une manière légale mais cyniques, ces banques dictent leurs lois sur les marchés financiers internationaux, malheureusement, la presse financière internationale ne révèle que rarement les agissements de ces banques sur les marchés.
La tactique de ces banques est facile à comprendre et je l´ai déjà expliqué par le passé concernant les prévisions du prix du baril. cette tactique est en réalité un coup de bluff mais intelligemment préparé. J'explique: lorsque ces banques d´affaire sont lourdement exposées sur un marché financier ou un marché des matières quelconques, pour sortir de ce marché avec une plus-value elles lancent à travers des analyses une campagne publicitaire sous forme de révision à la hausse de l´objectif du cours du produit financier ou celui des matières premières ou à travers des commentaires très optimistes sur ce marché qu´elle projettent de quitter le plus tôt possible, et dans le cas où ces banques veulent entrer dans un marché financier et acheter ses produits le moins cher que possible elles publient des analyses où elles manifestent un pessimisme grandiose, des mises en garde, des rabaissements des objectifs des cours des produits de ce marché convoité. La semaine dernière, presque toutes les valeurs cycliques cotées à la Bourse de Stockholm ont vu leurs cours dégradés (revus à la baisse) par ces banques d´affaires. Le message est donc clair: même si aucun journaliste financier n'osera le dire, ces banques veulent entrer dans le marché suédois des actions, et par ce coup de bluff on comprend bien que ces grands acteurs du marché ne croient pas à une récession économique mais plutôt à une reprise économique.

(*) Analyste boursier à la banque suédoise Carnegie

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