{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Oran

La spéculation bat son plein

«Je préfère attendre», dira un père de famille, celui-ci «souhaitant que les tarifs soient revus à la baisse».

Fini la fièvre «acheteuse» d'antan marquée par la frénésie citoyenne recherchant le mouton de l'Aïd El Adha à tout prix. Les temps sont d'autant plus durs, en plus de la faiblesse du pouvoir d'achat, que les pères de familles ne se bousculent plus dans les marchés de bestieux ni encore moins chez les éleveurs. Tel est le premier constat à relever dans la majeure partie des points de vente du mouton de l'Aïd. La stagnation du marché est totale à telle enseigne que les maquignons et les éleveurs appréhendent, d'ores et déjà, une saison à la fois sèche et de grosses pertes. «Nous ne vendons plus», dira un éleveur à Hassi Bounif. Pour cause, le mouton du sacrifice n'est plus à la portée des faibles bourses. Son poids ne dépassant pas 20 kg, ce bélier est fixé aux prix oscillant entre 35 000 et 80 000 dinars. Un peu partout dans les marchés de bétail, les tarifs de ce bélier sont inabordables, chauds et choquants, d'où le dos tourné par les acheteurs prenant le temps nécessaire pour jauger ce marché «libéralisé» et libre de e toutes les conditions de vente. Constitués en majorité des parents aux rentes justes moyennes, ces acheteurs ne sont pas emportés malgré l'euphorie affichée par leur progéniture en quête d'un mouton engraissé, cornu et tutti quanti. Je préfère attendre», dira un père de famille, celui-ci «souhaitant que les tarifs soient revus à la baisse». Le même constat est à relever dans les fermes de Misserghine, Boutlélis, en passant par les points de vente installés dans la banlieue d'Oran, très précisément à Aïn El Beïda. La vente est quasiment faible. En vérité, ce marché est frappé par un dysfonctionnement constaté, ce phénomène pénalisant aussi bien l'éleveur que l'acheteur. Celui-ci est, comme tous les autres créneaux, touché par la spéculation et la surenchère. L'occasion étant rapporteuse. Des employés et des cadres des différentes administrations ne trouvent rien de mieux à faire que de «profiter de leur congé pour se transformer en vendeurs de bétail, en plus des commerçants habituels». Ces derniers s'approvisionnent, en grandes quantités, des grandes fermes des grandes prairies steppiques de Kheliafia, El Khaitar, Aflou, Bougtob, El Bayadh, Saida, Mechria, Naâma et des fermes de Tiaret et de Tissemsilt. Dans ces régions, les prix sont abordables, ils sont fixés selon la quantité commandée. Ces bêtes sont plus que convoitées, vu la valeur notionnelle de leur chair. Ainsi donc, les premiers perdants dans ces affaires de circonstance sont constitués d'éleveurs, ces derniers sont convaincus que le marché est dominé par des spéculateurs. Ces derniers, boulimiques, embrasent le marché en décidant, sans s'inquiéter, des tarifs applicables. Il s'agit essentiellement de l'importante marge bénéficiaire qu'ils fixent, celle-ci est, dans plus d'un cas, de plus de 10 000 dinars/ le mouton. «Ils engrangent d'importants dividendes», dira un fermier de Oued Tlélat, déplorant, par la même, que «ce marché échappe chaque année à tout contrôle». Et un autre éleveur de Gdyel, ex-Saint-Cloud, d'ajouter que «le commerce de bétail est libre». Les services agricoles n'ont aucune mainmise sur ce marché, hormis les contrôles sanitaires qu'ils opèrent en mobilisant plusieurs brigades vétérinaires, veillant à la bonne santé du mouton du sacrifice, proposé à la vente. Malgré la multiplication des points de vente, le prix fort fixé fait fuir les chalands composés en grande majorité de prolétaires. La spéculation a, contre toute attente, fait ses effets.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours