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Annaba

La nostalgie des Ramadhans d’antan

Au treizième jour du mois sacré, la vie ramadhanesque à Annaba, n’est pas parvenue à prendre l’élan d’antan.

L'année dernière, le Ramadhan a débuté dans une conjoncture particulière marquée par les restrictions liées au confinement. Sans prières collectives ni repas partagés, les Annabis étaient chagrinés de ne pouvoir savourer les veillées ramadhanesques autrefois très animées et pleines de convivialité. Cette année, bien que déconfinée, Annaba semble avoir perdu le goût et la connotation du Ramadhan d'autrefois. La vie a repris son cours normal à Annaba où, les mesures de prévention contre la propagation de la Covid-19, demeurent relativement observées. La levée du confinement, l'ouverture des mosquées et même les restaurants de la Rahma, ont été autorisés, mais Annaba et ses habitants ne semblent plus avoir le coeur, pour reconquérir le Ramadhan, spolié par les pressions socio-économiques. En effet, la dégradation du pouvoir d'achat et l'incroyable hausse des prix de tous produits confondus, a, a priori eu le dessus sur l'âme citoyenne meurtrie. En dépit de l'ouverture du souk de la Rahma, pour contrecarrer un tant soit peu, la flambée des prix, la situation reste insoutenable pour les ménages. Au point où en est la situation, il n'y a plus lieu de parler de familles nécessiteuses, moyennes ou aisées. La précarité sociale s'est généralisée et la paupérisation citoyenne est, aujourd'hui, une réalité. Qu'importe à qui incombe la faute, le citoyen se dit dépendre d'un Etat qui peine à lui assurer sa survie. De l'avis de beaucoup d'habitants d'Annaba, le Ramadhan n'est plus ce qu'il était. Il a perdu sa ferveur de mois de piété. Il est devenu le mois de tous les soucis. Si la rupture du jeûne, est un jour consommé du mois sacré, demain est un autre jour qui s'annonce. Et celui-là, c'est toute une préoccupation pour parvenir à assurer une table de ftour relativement équilibrée. Pour les ménages, toutes catégories sociales confondues, c'est un véritable défi pour parvenir à concocter le repas du ftour. «Nous avons du mal à joindre les bouts du Ramadhan...» Des propos tenus par plus d'un, parmi les citoyens apostrophés au souk de la Rahma de l'avant-port. Un espace de commerce où, bien qu'ils soient de médiocre qualité, les produits sont plus ou moins abordables pour le commun des humains. Ces derniers sont contraints de s'approvisionner dans ce souk défaillant en hygiène et repoussant par ses odeurs nauséabondes. Pour plus d'un, le souk en lui-même est une offense à la dignité citoyenne. Au-delà, c'est aussi une atteinte à son statut de consommateur, contraint de ne pouvoir s'approvisionner en tant que tel... N'aurait-il pas été préférable de prendre le taureau par les cornes, au lieu de jouer au torero. Radicaliser les mesures contre les commerçants spéculateurs aurait été préférable. Quand un ministre du Commerce promet de sévir contre les commerçants mercantilistes, à travers des poursuites judiciaires, il faudrait d'abord assumer ses menaces. Car, il est important d'informer le département de Kamel Rezig qu'au lendemain de sa déclaration et jusqu'à la mise sous presse, les prix n'ont pas baissé d'un iota. Bien au contraire, certains ont gardé le même cap, d'autres narguant les menaces du ministre, ont même poussé le bouchon des prix des fruits au-delà de l'impensable. Situation retenue, nous dit-on, à l'actif du manque de rigueur dans l'application des mises en garde du ministre du Commerce et surtout l'implication de ses services à Annaba. Cette situation et ce climat ramadhanesque socialement tendu, ont fait perdre au Ramadhan ses saveurs et aux Annabis leur engouement pour ce mois dépourvu, malheureusement, de tous ses atours traditionnels.

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