Souk Ahras ou la wilaya oubliée

La situation épidémiologique de la Covid-19 semble dramatique au niveau de la ville de Souk Ahras. Des informations en provenance de cette wilaya annoncent un contexte de grand malaise, d'incertitude et de confusion à en croire les citoyens qui lancent un appel de détresse à l'égard des services concernés pour les secourir. Une situation qui dure depuis le mois de juillet selon des sources locales qui confient que la ville connait comme toutes les autres régions de l'Algérie une hausse inquiétante des cas atteints du virus. Mais ce sont surtout les moyens humains et matériels qui font défaut. Il s'agit, pour être précis, de la ville de Souk Ahras dont l'hôpital de référence manque de personnel paramédicale, de médecins, notamment spécialistes.
À ce jour, cet hôpital comptabilise au moins 80 patients atteints de la Covid -19 hospitalisés, mais avec très peu d'équipements. On apprend, en effet, que le débit des respirateurs est anodin, ne pouvant soulager la souffrance des malades et s'ajoute à ça l'absence totale des VNI. Il s'agit de la ventilation par masque ou non invasive (VNI) qui est utilisée dans la prise en charge des insuffisances respiratoires aiguës (IRA): la broncho-pneumopathie chronique obstructive en poussée et l'oedème pulmonaire cardiogénique grave sont les indications de choix car la VNI améliore le pronostic vital des patients.
On apprend, également, que seulement quatre médecins assurent les soins aux patients avec des moyens dérisoires. Une seule bonne nouvelle a été annoncée, hier: l'arrivée de deux générateurs d'oxygène dans une dizaine de jours pour la ville de Souk Ahras et celle de Sedrata avec une vingtaine de concentrateurs.
D'ici là, les patients continuent de subir des souffrances et avec le staff médical qui se plie pour sauver des vies. Plus d'une dizaine de décès ont été dénombrés au courant de ces dernières 48 heures selon des sources hospitalières. Ces dernières dénoncent, par ailleurs, le manque d'engagement de l'administration hospitalière, qui n'a toujours pas compris que la situation sanitaire est cruciale et qu'il faut se débarrasser des pratiques bureaucratiques pour y faire face. On constate, selon elles, un manque de discernement.
Il est pourtant question de vies humaines et de patients qui souffrent amèrement et qui finissent malheureusement dans le coma. Rares sont ceux qui s'en sortent.
La ville espère une réaction rapide des services concernés et des autorités locales car l'heure est dramatique.