Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Anca, à L’Expression
«La hausse des prix est temporaire»
Dans cet entretien, le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, estime que la nouvelle hausse du prix des fruits et légumes constatée sur les marchés, à la veille du mois sacré est ‘'temporaire''. Pour ce qui est des raisons de la tendance haussière il considère que la frénésie des achats y est pour beaucoup. Chiffre à l'appui il dira que plus de 4000 tonnes de viandes rouges et blanches et plus de 30 000 tonnes de fruits et légumes ont été écoulées pendant le seul premier jour du mois sacré.
L'Expression: Selon le constat fait par nos soins, les prix des fruits et légumes sont repartis à la hausse plusieurs jours précédant le mois sacré. Comment est vue cette tendance haussière par votre organisation?
Hadj Tahar Boulenouar: La mercuriale est repartie à une semaine avant le mois de Rramadhan. L'augmentation des prix a touché de nombreux produits de première nécessité. Et cette tendance haussière atteint les 50 DA pour le cas de certains produits. Je dirais aussi que les prix sont plus au moins stables comparativement à ceux pratiquées à la même période de l'année dernière. Il n'y a pas eu de pénurie durant le mois sacré et tout les produits sont disponibles, malgré la forte demande. Il faut savoir à titre d'exemple que «plus de 4000 tonnes de viandes rouges et blanches et plus de 30 000 tonnes de fruits et légumes ont été écoulées pendant le premier jour du mois sacré. C'est le résultat des mesures anticipées qui ont été lancées par les autorités publiques plusieurs mois à l'avance.
Certes, les épisodes de pénuries sont derrière nous, cependant, les consommateurs sont surpris par la montée en flèche du prix de certains produits de large consommation à l'instar du poulet. Quelle est votre commentaire la- dessus?
L'augmentation du prix du poulet est due à d'autres facteurs. Ce n'est pas la forte demande qui est derrière la flambée de ce produit indispensable à la préparation des repas du jeûne. D'autres facteurs entrent, dont la disponibilité des poussins, et les autres problématiques de cette filière dont de nombreux éleveurs ont mis la clés sous le paillasson.
L'Onab a récemment affirmé avoir réglé le problème de disponibilité des poussins. À quand la baisse des prix du poulet?
Ce n'est pas demain la veille, pour voir le prix de la volaille partir à la baisse. Cela étant, le poussin prend environ deux mois afin qu'il puisse être commercialisé.
Néanmoins les prix des autres produits, même ceux de la viande rouge, vont partir à la baisse.
Est-ce que l'introduction des marchés de proximité a cassé la hausse des prix?
Les prix vont partir à la baisse, à partir de la deuxième semaine du mois sacré, et l'introduction des marchés de proximité a joué son rôle.
Ces espaces de vente ont produit l'effet escompté. ils ont freiné la flambée. Mieux encore, les prix qui y sont pratiquésont permis de mettre en place une réelle concurrence dans les marchés.
Justement, monsieur Boulenouar, qu'en est-il des prix pratiqués au niveau des marchés de gros? Et à combien estimez-vous la marge bénéficiaire des commerçants des marchés de détail?
La présence des marchés de proximité a fait que les commerçants de légumes prennent une marge d'environ 10 DA pour le kg.
Ceux des fruits prennent un peu plus. Je profite de votre question afin de lancer un appel pour la permanisation de ces espaces.
En parallèle nous proposons le plafonnement des marges bénéficiaires des commerçants et non celui des produits.
